Les participants à une conférence, organisée dimanche à Alger, ont mis en exergue le rôle prépondérant de l'Algérie dans les luttes de libération en Afrique. Intervenant lors de cette conférence placée sous le thème "La contribution de l'Algérie à la décolonisation de l'Afrique et à l'éveil du panafricanisme", l'ancien président du Mozambique (1986-2005), Joaquim Alberto Chissano a affirmé que "la date du 1er novembre 1954 est chargée de symbolisme non seulement pour l'Algérie mais aussi pour l'Afrique". "Les Africains sont très reconnaissants et fiers de ces héros algériens qui ont montré à l'Afrique la voie à suivre pour se libérer du colonialisme et de l'apartheid", a-t-il indiqué. Selon lui, "le thème de cette conférence permettra aux nouvelles générations d'être éclairées sur la contribution inestimable de l'Algérie à l'éveil de nos consciences sur le meilleur chemin à prendre pour atteindre la liberté". Soulignant le rôle important qu'a joué l'Algérie dans l'indépendance de son pays qui était alors sous le joug du colonialisme portugais, M. Chissano a rappelé que les 250 premiers combattants qui ont participé au déclenchement de la lutte de libération au Mozambique, le 25 septembre 1964, ont été formés sur le sol algérien". "Au-delà du soutien militaire, logistique et financier de la lutte de libération, le Mozambique a bénéficié du soutien diplomatique et politique de l'Algérie", a-t-il relevé. Par ailleurs, l'ancien chef de l'Etat du Mozambique a assuré que "la diplomatie algérienne est devenue la voix de l'Afrique dans les réunions internationales notamment à l'ONU, l'OUA et au mouvement des pays des non alignés". "L'Algérie a toujours été attachée à l'unité africaine et à la promotion et la protection des intérêts africains dans le monde", a-t-il soutenu, relevant que la diplomatie algérienne a été très active sur la scène internationale en dénonçant le colonialisme en Afrique et en mobilisant le soutien en faveur de l'autodétermination des peuples africains". Pour sa part, l'ancien ministre sénégalais, Abdoulay Bathily a indiqué que les Sénégalais ont été "nourris dans leur virilité par la lutte exemplaire du peuple algérien", faisant savoir qu'"une lutte de l'indépendance en Algérie était un événement intense sur le plan historique dans le monde". "Le 1er novembre est venu comme un élément clé dans l'enchaînement d'événements importants de la pré-guerre lorsque les peuples, après la défaite de l'Allemagne Nazie, ont pris conscience de leur force historique", a-t-il analysé, soulignant que "la guerre menée par le peuple algérien a suscité une prise de conscience politique" en Afrique. =L'influence des négociations d'Evian sur la décolonisation en Afrique= L'ancien responsable sénégalais a particulièrement exprimé son admiration quant aux négociations menées par les Algériens dans le cadre des accords d'Evian qui ont conduit à l'indépendance de l'Algérie. "Le modèle de négociations mené à Evian a exercé une influence très importante sur le processus de décolonisation (en Afrique). Ce modèle de lutte armée et de négociation victorieuse a pu faire dire à l'ancien président du Conseil sénégalais que c'est une lutte à l'origine d'un modèle de défaite la plus colossale du colonialisme français sur le continent africain", a-t-il relevé. Pour l'historien et universitaire sénégalais, "l'Algérie a été incontestablement le quartier général des luttes de libération nationales en Afrique, non seulement pour l'ensemble des luttes de libération armées mais également pour les partisans d'une décolonisation réelle". De son côté, le conseiller à la présidence de la République chargé des archives et de la mémoire nationale, Abdelmadjid Chikhi a souligné que "l'Algérie, depuis le début de son mouvement national, a toujours chanté l'unité arabe et l'unité africaine". "Le FLN a pensé que l'Afrique était non pas notre arrière-garde mais plutôt le champ dans lequel le mouvement national s'était engagé pour faire face au colonialisme français", a-t-il noté. Le directeur de l'Institut national des Etudes stratégiques globales, Abdelaziz Medjahed, est, quant à lui, revenu sur les étapes les plus importantes ayant marqué la Guerre de libération nationale.