L'ancien président du Mozambique, Joaquim Alberto Chissano et l'ancien ministre d'Etat du Sénégal, Abdoulay Bathily ont souligné mercredi, l'apport de l'Algérie aux mouvements de libération en Afrique, mettant en exergue le rôle des médias algériens et leur contribution pour faire connaître ces mouvements au niveau mondial. "Le mouvement de libération au Mozambique a été inspiré par la lutte du Front de libération national (FLN)" en Algérie, a indiqué l'ancien président du Mozambique, Joaquim Alberto Chissano, lors d'une conférence organisée par le Forum El Moudjahid, sous le thème "la contribution de l'Algérie à la décolonisation et à l'éveil du panafricanisme". Evoquant le rôle pivot qu'à joué l'Algérie dans la lutte de libération de son pays, M. Chissano a tenu à rappeler certaines vérités historiques qui témoignent de la solidarité sans faille dont a bénéficié le Mozambique durant sa guerre contre l'occupant portugais. "Quand nous avons commencé la lutte armée le 25 septembre 1964, l'Algérie était en train de se reconstruire et de s'organiser, mais elle n'a pas hésité à être le premier pays à nous donner de l'aide", a-t-il relevé, notant que, "l'Algérie a toujours été au côté des peuples qui luttent pour leur indépendance". Le conférencier est notamment revenu sur l'apport des médias algériens de l'époque qui ont pu donner une dimension mondiale à la lutte du peuple du Mozambique. "L'Etat algérien à travers ses médias a joué un rôle pour que notre lutte soit connue partout dans le monde", a-t-il assuré. Félicitant, par ailleurs, le peuple algérien pour la célébration du 67ème anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération nationale, l'ancien chef de l'Etat du Mozambique a souligné que le premier novembre en tant que symbole continue d'inspirer les nouvelles générations. De son côté, l'ancien ministre d'Etat du Sénégal, Abdoulay Bathily a fait savoir que "le déclenchement de la lutte de libération armée par le FLN, le 1er novembre 1954, est un événement fondateur du processus de libération de notre continent et singulièrement par les pays sous domination coloniale française". Tout comme l'ancien chef de l'Etat du Mozambique, l'historien et universitaire sénégalais est également revenu sur le rôle des médias algériens dans la prise de conscience quant à l'importance des mouvements de libération en Afrique. M. Bathily a notamment expliqué que durant son parcours scolaire et universitaire, il a suivi avec ses concitoyens le parcours de l'Algérie durant sa lutte de libération. Il a évoqué le rôle des médias en tant qu'instrument de lutte pour la tout en rappelant que le journal "El moudjahid était la voix des sans voix et de ceux qui aspiraient à un autre monde et à une autre Afrique non pas seulement en Algérie mais en Afrique et ailleurs". L'ancien ministre sénégalais a, en outre, expliqué que le 1er novembre "a constitué un basculement dans le processus de lutte" en Afrique, assurant "qu'il a entrainé une modification du rapport de force entre le colonisateur et les peuples dominés notamment dans les pays sous domination françaises". Exprimant son admiration pour les Accords d'Evian et les hommes qui ont été à l'origine des négociations ayant précédé l'indépendance de l'Algérie, M. Bathily a rappelé que, l'ancien président du Conseil du Sénégal avait déclaré que "c'est en Algérie que le colonialisme français a connu sa défaite la plus cuisante sur le continent africain". A la lumière de ces faits historiques, M. Bathily a mis en exergue la nécessité d'une "appropriation de notre histoire", relevant que cette quête "est devenu un enjeux majeur".