Les députés à l'Assemblée populaire nationale (APN) ont affirmé mercredi que le projet de loi de finances (PLF 2022) avait préservé le caractère social de l'Etat, jugeant par la même "fondamental d'accorder davantage d'intérêt au développement des zones d'ombre". Lors d'une plénière, présidée par le président de l'APN, Brahim Boughali et consacrée au débat du PLF, en présence de membres du Gouvernement, les députés ont qualifié l'affectation de 62 % des transferts sociaux aux subventions en soutien aux ménages et aux secteurs de l'Habitat et de la Santé, de concrétisation de la dimension sociale de ce texte réglementaire, plaidant, toutefois, pour davantage de soutien aux communes pauvres, dépourvues des services de santé, d'éducation et de transports. Dans ce cadre, M. Hocine Nekakâa, député du parti Front de libération nationale (FLN), a préconisé la mise en place de fonds de solidarité au profit des communes pauvres privées d'investissements commerciaux et industriels, proposant l'approvisionnement de ces fonds, de manière mutuelle, par les communes financièrement aisées. Les députés ont, par ailleurs, salué la décision de réduire l'impôt sur le revenu global (IRG) prévu par le projet dans l'objectif de desserrer l'étau sur les ménages à l'ombre de la flambée des prix et des incidences de la crise sanitaire sur l'économie. Dans le même contexte, des députés ont proposé l'augmentation du Salaire national minimum garanti (SNMG) à 50.000 Da pour combler les retombées négatives du taux d'inflation. Evoquant l'article 187 qui prévoit la libération de certains produits de base de la subvention généralisée, les députés ont estimé que cette disposition "ne peut être appliquée en cette conjoncture", mais nécessite de la mettre en oeuvre "progressivement" pendant plusieurs année avec l'élaboration d'un fichier national précis à cet effet. Sur l'institution de l'allocation chômage, les députés ont salué cette mesure appelant à porter la limite d'âge d'octroi de cette allocation à 60 ans au lieu de 40 ans. Par ailleurs, le député Yazid Guouata, du Front Algérie nouvelle, s'est interrogé sur les ressources de financement du programme de développement contenu dans le PLF, vu que le Gouvernement ne recourra pas à l'endettement extérieur, relevant l'importance de libérer l'économie de la rente pétrolière. Pour sa part, le député Abdellah Harchaya du parti MSP a appelé à diversifier les ressources financières du pays en encourageant l'exportation, en exploitant les passages frontaliers pour exporter vers les pays voisins et en introduisant la finance islamique dans la loi sur la monnaie et le crédit. Le député Athmane Medouar du RND a, quant à lui, recommandé d'accorder des avantages fiscaux supplémentaires aux start-up.