Des experts en sécurité et chercheurs en histoire ont mis l'accent, samedi à Alger, sur la nécessité de renforcer la cohésion nationale pour protéger la sécurité nationale des menaces du Makhzen et de ses alliés qui mènent "une attaque féroce" contre l'Algérie, soulignant que "faire face au danger extérieur, y compris la normalisation des relations entre le Maroc et l'entité sioniste est "une affaire d'Etat" qui exige la mobilisation de tous pour faire avorter les plans qui ciblent l'unité nationale. Ces experts intervenaient lors du Forum du quotidien El Hiwar qui a organisé une conférence, à laquelle ont pris part l'ancien colonel Ahmed Adhimi, le chercheur en histoire, Djamel Yahiaoui et le penseur Lakhdar Rabhi sous le thème "Protection de la sécurité nationale" pour jeter la lumière sur les dangers extérieurs qui menacent l'Algérie. Dans sa communication intitulée "le danger du Makhzen et le Sahara occidental", M. Adhimi a souligné que "lorsqu'il s'agit des intérêts de l'Etat et de sa sécurité extérieure, tous doivent s'unir contre le danger extérieur", ajoutant que "le Makhzen et ses alliés représentent un véritable danger pour notre pays, c'est pourquoi nous devons faire preuve d'un haut degré de conscience et de vigilance pour faire échouer toutes les manœuvres". La question de la protection de la sécurité nationale "ne relève pas de la seule responsabilité de l'Armée. Elle est du ressort de tous les Algériens, quelles que soient leurs tendances et leurs appartenances, car perdre le pays c'est perdre la vie", a-t-il soutenu, soulignant que "le peuple algérien est un peuple pacifique". L'hostilité du Makhzen envers l'Algérie s'explique, entre autres, par ses visées expansionnistes dans la région, le royaume du Maroc et l'entité sioniste étant les seuls dans le monde dont les frontières ne sont pas délimitées, a-t-il précisé, rappelant que le Maroc "n'a pas encore présenté sa carte à l'ONU comme l'a fait l'Algérie, en raison de sa politique expansionniste au détriment de ses voisins". Le Maroc ne possède pas de convoitises seulement envers l'Algérie, mais avec le reste de ses voisins, à savoir : la Mauritanie et notamment le Sahara occidental en occupant une partie de son territoire en violation flagrante de toutes les chartes internationales, a-t-il fait remarquer. Le même expert a expliqué comment le régime marocain a parié, dans sa politique expansionniste, au détriment des frontières algériennes, sur la situation de l'Algérie post-indépendance, de même qu'il a misé, durant la décennie noire que le pays a connue et a soutenu des groupes terroristes. Or, poursuit-il, tous ses plans ont échoué, investissant, dès lors, dans une guerre non déclarée visant à noyer l'Algérie par des tonnes de "venins", pour engourdir le peuple. M.Adhimi a attribué la lâche attaque marocaine contre deux camions algériens sur l'axe reliant Ouargla à Nouakchott, ayant coûté la vie à trois Algériens, à "la tentative du Makhzen d'intimider les commerçants algériens et les dissuader d'accéder aux marchés mauritanien et africain". La haine que prouve le régime du Makhzen contre l'Algérie s'était manifestée par les déclarations de l'ancien consul du Maroc à Oran en mai 2020, dans lesquelles il a qualifié l'Algérie de "pays ennemi", a-t-il indiqué. L'intervenant a dénoncé le fait que le régime marocain ait amené l'entité sioniste au seuil des frontières algériennes, pointant du doigt la détermination du Maroc à signer des accords de sécurité avec l'entité et à mettre en place une éventuelle base militaire. Déplorant, par ailleurs, la tentative d'entamer l'unité du pays en évoquant de la prétendue "République de Kabylie" en la comparant à la cause sahraouie, M. Adhimi a avancé "la Kabylie se situe au cœur de l'Alger et est indissociable, tandis que le Sahara occidental est un territoire distinct, et est situé au sud du Maroc". Historiquement, l'Algérie a adopté la politique du bon voisinage avec le Maroc, et n'a jamais eu de problème avec le peuple marocain. Cependant le Makhzen développe un complexe envers l'Algérie et use de tous ses moyens pour cibler notre pays, a-t-il souligné. Et de faire part de cette guerre médiatique menée contre l'Algérie par le Maroc et l'entité sioniste, afin de ternir son image à l'étranger et la promouvoir comme étant un "pays de répression et de terrorisme". Une telle situation requiert une véritable riposte à cette guerre, a-t-il conclu, appelant à "raffermir la cohésion nationale et hisser le niveau de conscience des individus". La normalisation du régime marocain: une menace à la sécurité nationale Relevant l'acharnement marocain et français contre l'Algérie, le chercheur en histoire Djamel Yahiaoui a rappelé que "Paris n'a pas encore digéré comment l'Algérie a pu arracher son indépendance et adopte le principe de la réciprocité avec la France, contrairement à d'autres anciennes colonies françaises". Et de préciser que la question de la mémoire hante toujours la France d'où les déclarations de certaines personnalités politiques françaises en tête desquels le président Macron, appelant au renforcement du front intérieur pour faire face aux dangers. Intervenant à l'occasion, Lakhder Rabhi, penseur et chercheur en histoire a souligné dans une communication intitulée "les dangers de la normalisation et le sionisme" qu'il s'agit de la sécurité nationale algérienne qui est la responsabilité de tous. "Tous les algériens, notamment les jeunes devraient être conscients des dangers de la normalisation qui est une question d'Etat et pas du pouvoir", a-t-il indiqué. "La normalisation du Maroc diffère de celle des pays du Moyen-Orient, puisqu'elle ne vise pas à la sécurité financière et hydrique mais plutôt pour dissocier les pays en faveur de l'édification de l'Etat juif", a relevé le penseur. D'après M. Rabhi, la question sahraouie ne justifie pas la normalisation avec l'entité sioniste car les relations du makhzen avec Israël remontent à six décennies et ce qui s'est passé en décembre dernier n'était que l'officialisation de ces relations secrètes. Les complots tramés par le Maroc contre l'Algérie c'est pas nouveau, a rappelé, le moudjahid et chercheur en histoire islamique, Mohamed Sghir Belaalem. Le makhzen joue toutes ses cartes pour atteindre à l'Algérie, a-t-il indiqué, rappelant la tentative d'utiliser la prétendue "république de Kabylie".