Le Groupe "OPEP+" devrait adopter, lors de sa 23e réunion ministérielle, jeudi, un des choix qui poursuivra la concrétisation du principe de vigilance et de prudence dans le contexte des craintes de l'impact de la nouvelle souche de Coronavirus "Omicron" sur la demande mondiale sur le pétrole, a indiqué l'expert en questions énergétiques, Mustapha Mekideche. "A travers le suivi du processus de l'Organisation des pays exportateurs du pétrole (OPEP), il est remarqué que l'organisation se caractérise par la retenue et la gestion de la situation avec une grande flexibilité. Je pense que l'Organisation et ses alliés prendront la position appropriée qui permet de préserver l'équilibre des marchés et des cours", a indiqué M. Mekideche dans un entretien accordé à l'APS. Parmi l'ensemble des choix qui seront examinés par le Groupe lors de sa réunion prévue jeudi, figure la possibilité de "s'attacher au plan de l'augmentation mensuelle de la production de 400.000 barils, applicable actuellement, pour une durée d'un mois encore, à savoir adopter le même plan en janvier 2022", selon l'expert. En même temps, l'OPEPet ses alliés poursuivra la surveillance de la situation épidémiologique au niveau mondial, avec l'apparition du nouveau variant du Coronavirus "Omicron" et de l'étendue de son impact sur le marché du pétrole et des cours, pour que les décisions appropriées à l'émergence de tout imprévu, soient prises. Le Groupe examinera également le choix de renoncer au choix de l'augmentation mensuelle de 400.000 barils/jour en juillet prochain. L'expert dira à ce propos, que " ce choix reste posé mais il est tributaire de l'évolution du marché de pétrole et des cours dans le contexte de la situation épidémiologique". Dans ce contexte, l'expert relève que le choix de suspendre le plan de l'augmentation mensuelle peut jouir du soutien des pays qui n'ont pas une grande production. L'OPEP+ adopte depuis, août passé, une politique prudente, à travers l'application d'une augmentation mensuelle dans la production, de l'ordre de 400.000 barils par jour et progressivement, jusqu'à septembre 2022, avec des réunions mensuelles en vue d'examiner la situation du marché. Pour M. Mekideche, l'apparition du nouveau variant "Omicron" a suscité la crainte de voir baisser la demande mondiale sur le pétrole. Ces craintes redoubleront si le nombre de cas augmente dans les pays les plus énergivores, compte tenu des répercussions qu'entraînera cette augmentation sur l'activité économique, notamment après l'annonce par certains pays de la fermeture de leurs frontières. Concernant l'impact du recours par les Etats-Unis et d'autres pays consommateurs de pétrole à l'utilisation de leurs réserves stratégiques, M. Mekideche a estimé que cette démarche n'est qu'un "signal géopolitique qui n'affectera pas structurellement le marché pétrolier". S'agissant des prix du pétrole, l'expert s'attend à ce que le prix du baril maintienne le niveau de 70 dollars, vu la forte demande sur l'énergie en hiver et les besoins en gaz non satisfaits en Europe, ce qui fait que la demande sur le pétrole ne diminue pas de manière significative sur ce continent. Il a en outre indiqué que les prix ont atteint des niveaux supérieurs à 70 dollars qui restent "approprié" pour l'Algérie, membre actif du groupe OPEP+. Compte tenu de l'incertitude sur la virulence du nouveau variant "Omicron", il est prévu que toute baisse des prix du pétrole soit limitée. Vendredi dernier, le prix de Brent a perdu près de 10 dollars pour atteindre une moyenne de 72,3 USD, après l'annonce par plusieurs pays de la détection sur leurs territoires des cas d'infection par le nouveau variant et les restrictions imposées sur vols en provenance d'Afrique. Les inquiétudes concernant le nouveau variant persistent dans le monde, en attendant les nouvelles données de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la capacité des vaccins actuels à lutter contre le virus. Afin d'examiner les circonstances du marché pétrolier et les mesures pouvant être prises en vue d'atteindre l'équilibre du marché et des prix, l'Opep a tenu mercredi en visioconférence sa 182e réunion ministérielle avec la participation de l'Algérie, en attendant la tenue, jeudi, de la 23e réunion ministérielle des pays membres de l'organisation, laquelle sera précédée par la 35e réunion du comité ministériel conjoint de suivi de l'accord entre les deux parties.