Les pays membres du Comité ministériel mixte de suivi de l'accord OPEP et non-OPEP (JMMC), dont l'Algérie, se réuniront aujourd'hui par visioconférence pour évaluer les perspectives du marché pétrolier. Il est peu probable cependant que le JMMC recommande une nouvelle démarche à l'alliance, qui ne prévoit aucun changement de cap, ou réajustement de sa politique, avant sa réunion ministérielle mensuelle, prévue le mois prochain, la réunion du mois de février ayant été annulée. L'OPEP+, qui devrait relancer un total de 2 millions de barils par jour cette année, a convenu d'une pause de deux mois après le première augmentation de 500 000 barils en janvier, alors que de nouvelles infections virales menacent la demande de carburant. En parallèle, l'Arabie Saoudite a décidé unilatéralement, en marge de la dernière réunion de l'Opep+ tenue début janvier, d'une réduction supplémentaire d'un million de barils par jour. Ces décisions, ajoutées à d'autres facteurs, tels que la baisse des stocks américains et la faiblesse du dollar, ont nettement poussé les prix à la hausse, depuis quelques semaines, sans provoquer de pic excessif, mais, il est prématuré pour les 23 pays producteurs de célébrer leur succès en matière de stabilisation des marchés mondiaux du pétrole, car l'alliance pourrait à nouveau être confrontée à des choix difficiles, comme le note l'agence Bloomberg. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires ont décidé cette année de restaurer une partie des 7,2 millions de barils de production quotidienne, soit environ 7% des approvisionnements mondiaux. Les restrictions se sont avérées efficaces, stabilisant un marché pétrolier qui, en avril dernier, a brièvement vu les prix du brut américain plonger en dessous de zéro, et jetant une bouée de sauvetage financière aux producteurs du monde entier – des petits Etats producteurs aux entreprises, géants du secteur. Les discussions du comité de l'Opep+ doivent examiner le marché à la lumière des derniers développements sur le plan sanitaire, les principaux négociants en pétrole s'accordant à dire que le marché ne se rétablira pas, tant que le transport aérien ne reprendra pas. Par ailleurs, la Russie craint qu'un soutien trop long des prix serve les intérêts du schiste américain, dont un afflux de nouveaux approvisionnements pourrait anéantir le dur travail de l'OPEP+. Une probable hausse de la production iranienne, dans la perspective d'une nouvelle approche du président américain sur la question du nucléaire, est un autre défi pour l'Opep+, selon Bloomberg, qui estime que si un accord est conclu sur le nucléaire, les prix pourraient pâtir d'un afflux de production iranienne. Advertisements