Aucun signe d'une fin de la brouille diplomatique entre Rabat et Madrid n'est apparu, six mois après la nomination de José Manuel Albares à la tête de la diplomatie espagnole, selon l'agence Europapress. Dans un article sur les relations entre l'Espagne et le Maroc en 2021, il est indiqué que le ministre des Affaires étrangères n'a pas réussi à rapprocher les points de vue entre les deux capitales au sujet d'un bon nombre de questions litigeuses. José Manuel Albares n'a pas eu de réunion bilatérale avec son homologue marocain Nasser Bourita cette année, à l'exception de deux appels téléphoniques ces derniers mois, ce qu'elle (l'agence) considère comme preuve que "la crise diplomatique entre les deux pays n'est pas terminée". La source médiatique a ajouté que "le Maroc n'est pas sorti de la zone d'ombre dans ses relations avec l'Espagne au cours des mois qui ont suivi le discours du roi Mohamed VI, dans lequel il a exprimé la volonté du Royaume de lancer une phase inédite de coopération bilatérale basée sur la transparence et la confiance". Selon Europapress, l'implantation d'une ferme piscicole dans les îles Chafarines, dans les eaux que l'Espagne considère comme les siennes, "a aggravé la situation", mais les critiques de Rabat de la gestion de la pandémie de Covid-19 par les autorités espagnoles au niveau des aéroports "ont accentué davantage la crise". En effet, le ministère marocain de la Santé a accusé récemment les autorités espagnoles, dans un communiqué, de "mettre en danger la santé des citoyens marocains" et décidé d'organiser des vols spéciaux de rapatriement des Marocains bloqués en Europe à partir du Portugal, invoquant "l'absence de respect des protocoles sanitaires" par le gouvernement espagnol dans les aéroports. Dans ce contexte, le journal espagnol "El Confidencial" a rapporté que le ministre espagnol des Affaires étrangères a convoqué le chargé d'affaires de l'ambassade du Maroc à Madrid. Le "froid diplomatique" assombrit encore les relations bilatérales entre Madrid et Rabat depuis le mois de mai dernier. L'ambassadrice du Maroc à Madrid, Karima Benyaich, appelée pour des consultations le 18 mai en pleine crise migratoire de Ceuta, utilisée par le Maroc pour faire pression sur l'Espagne pour qu'elle prenne son parti dans le conflit au Sahara occidental, n'a pas encore repris ses fonctions.