Le dramaturge et réalisateur Mohamed Hilmi, "pilier du théâtre radiophonique" et réalisateur de nombreuses œuvres cinématographiques, a été inhumé mercredi au cimetière de Sidi M'hamed à Alger en présence de ses proches et compagnons de route. Mohamed Hilmi s'est éteint mercredi matin à Alger à l'âge de 90 ans. Présent à l'enterrement, Abdelmadjid Bali, concepteur d'émissions et compagnon de route du défunt, regrette la perte d'un "père fondateur du théâtre radiophonique et de l'action culturelle algérienne" saluant la mémoire d'un "autodidacte accompli" toujours disponible pour orienter et former les plus jeunes. Il a également relevé que Mohamed Hilmi a réussi à transposer ce qu'il a appris sur les planches vers les productions de théâtre radiophonique et que de nombreux praticiens du 4e art s'inscrivent dans la continuité de son œuvre. Affecté par cette grande perte, le président de l'association "Lumière", Amer Rabia, s'incline devant un "réalisateur, un producteur et un meneur d'homme extraordinaire" qui a servi le "théâtre radiophonique et la télévision mais aussi le théâtre, la chanson et l'univers des émission pour enfants". Abordant un autre aspect de la carrière de Mohamed Hilmi, Hakim Taoussar, ancien responsable de l'Office national des droits d'auteurs, a rappelé que le défunt avait également beaucoup œuvré pour la protection des droits des artistes et pour le développement de l'Office national des droits d'auteurs et droits voisins (Onda), notant qu'il était également membre de la Confédération international de la société des auteurs et compositeurs. Né en 1931, Mohamed Hilmi, Brahimi Mohamed Ameziane, de son vrai nom, frère aîné du comédien Said Hilmi disparu récemment, a joué son premier rôle en 1947 dans la pièce "Ould Ellil" dans la troupe de Mahieddine Bachtarzi. Il rejoint, en 1949, Rédha Falaki à la radio et écrit une pièce radiophonique pour la chaîne kabyle qu'il a interprété avec Cheikh Noureddine. Après l'indépendance, il est l'auteur de nombreux sketches et se lance dans la réalisation de téléfilms, courts et moyens métrages dont "Chkoune Yassbag", "El Ghoumouk", "Chitta", "Matfahmine", ou encore "Listihlak". En 1993, il signe son premier long métrage, "El Ouelf Essaib", et publie une comédie satirique intitulée "Démocra-cirque, ou le cri du silence" en plus du livre "Le présent du passé".