Le Pôle pénal économique et financier du Tribunal de Sidi M'hamed (Alger), a fini, lundi soir, lors de la 1e séance du procès de l'affaire du Groupe Metidji, d'auditionner tous les accusés, dont l'ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellak, son ancien directeur de cabinet, Mustapha Abdelkrim Rahiel, d'anciens ministres des secteurs de l'Agriculture et des Transports et l'ancien chef de protocole à la présidence de la République, Mokhtar Reguieg. Auditionné par le tribunal, Sellal a nié toutes les charges retenues contre lui. Il a reconnu, cependant, avoir donné instruction au ministère de l'Agriculture pour "la réduction" de la quantité de blé importé dans l'objectif de garantir l'approvisionnement de toutes les minoteries en arrêt. De son côté, l'ancien ministre de l'Agriculture, Abdelwahab Nouri, a déclaré qu'il avait "contacté le Premier ministère afin de mettre fin à l'accréditation de nouvelles entreprises activant dans le domaine de l'industrie des produits céréaliers, niant, à son tour, toute instruction émise pour l'augmentation des quotas de certaines minoteries. Il a reconnu, en outre, avoir reçu un appel téléphonique de l'ancien chef de protocole à la Présidence qui voulait "se renseigner sur l'affaire du Groupe Metidji uniquement". De leur côté, les anciens ministres de l'Agriculture, Abdelkader Bouazghi et Abdelkader Kadi, ont nié toutes les charges retenues contre eux. Après avoir été auditionné, l'ancien chef de protocole à la Présidence, Mokhtar Reguieg a nié "toute intervention au profit du Groupe Metidji", tandis que l'ancien ministre des Transports et des Travaux publics, Boudjemaa Talaï, a déclaré qu'il n'avait "octroyé aucun avantage indu concernant l'exploitation des ports au profit du Groupe Metidji". L'ancien ministre du même secteur, Abdelghani Zaalane, a nié, quant à lui, toutes les charges retenues contre lui, de même que l'ancien wali d'Alger, Abdelkader Zoukh. Pour sa part, le patron du Groupe Metidji, Mansour Metidji a reconnu avoir soumis des plaintes au Premier ministère concernant son quota de blé subventionné, affirmant n'avoir reçu "aucun indu avantage". L'homme d'affaires, Ali Haddad, incarcéré dans la prison de Tazoult (Batna), a été auditionné dans l'affaire du financement occulte de la campagne électorale de l'ancien président de la République. Les principaux chefs d'accusation retenus contre ces accusés sont notamment l'octroi d'indus avantages, financement occulte de la campagne électorale, abus de fonctions et dilapidation de deniers publics. Ce procès se poursuit mardi avec les plaidoiries du procureur de la République et de la défense des accusés.