Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a supposé que la fin de la crise diplomatique avec le Maroc n'est pas proche et prendra "le temps qu'il faudra", soulignant que Madrid "veut une relation solide basée sur la confiance et non pas sur des actions unilatérales". "Mon engagement est de faire en sorte que la relation avec le Maroc soit une relation solide, dans laquelle des actions unilatérales sont impossibles (comme l'entrée irrégulière de plus de 10 000 immigrés à Ceuta en mai dernier), et repose sur la confiance et le bénéfice mutuel", a déclaré, vendredi, M. Albares, notant que l'Espagne n'est pas pressée et que le rétablissement des relations entre les deux pays "prendra le temps qu'il faudra". Selon le journal espagnol El Pais qui cite des sources auprès du ministères des Affaires étrangères, "la première visite de M. Albares à Rabat n'est pas à l'ordre du jour et la date du retour de l'ambassadrice du Maroc à Madrid, qui avait été rappelée à Rabat en mai dernier pour des consultations, n'est pas encore connue". En mai dernier, une crise majeure avait envenimé les relations entre Rabat et Madrid après l'hospitalisation, à la suite d'une infection au Covid-19, du président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali, en Espagne. Le débarquement aussi en mai dernier de plus de 8.000 migrants marocains, dont de nombreux enfants, dans l'enclave espagnole de Ceuta, sous l'œil passif des autorités marocaines, avait provoqué une vive tension entre Madrid et Rabat. Le régime du Makhzen marocain mène une politique "hostile" contre les pays qui soutiennent l'application de la légitimité internationale dans le règlement du conflit au Sahara occidental et qui refusent de reconnaître sa prétendue "souveraineté" sur ce territoire non-autonome. Evoquant à cette occasion le conflit au Sahara occidental, le chef de la diplomatie espagnole a réaffirmé la position constante de l'Espagne en faveur d'une solution politique dans le cadre des résolutions onusiennes, déplorant la longévité de ce conflit. "Mon objectif est de trouver une solution à un conflit qui dure depuis des décennies. C'est un conflit plus que figé, il est oublié", a-t-il déclaré, estimant que cela est un "impératif moral, puisque la prolongation du conflit engendre la souffrance de milliers de personnes".