ABEBA- Les dirigeants africains, réunis depuis samedi au sommet de l'Union africaine (UA), ont condamné "sans équivoque" la récente "vague de changements anticonstitutionnels de gouvernement" sur le continent, a déclaré dimanche le Commissaire en charge des Affaires politiques, de la paix et de la sécurité de l'organisation panafricaine, Bankole Adeoye. "Chaque dirigeant africain de l'assemblée a condamné sans équivoque le modèle, la résurgence, le cycle, la vague de changements anticonstitutionnels de gouvernement", a déclaré Bankole Adeoye lors d'une conférence de presse durant le sommet de l'UA, qui se tient jusqu'à dimanche soir dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba. L'UA "ne tolérera aucun coup d'Etat militaire sous quelque forme que ce soit", a-t-il ajouté, en rappelant que les pays ayant fait face à des putschs ont été suspendus par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA. "Faites vos recherches, à aucun moment dans l'histoire de l'Union africaine, nous n'avons eu quatre pays en 12 mois, suspendus: le Mali, la Guinée, le Soudan et le Burkina Faso", a-t-il ajouté. Le Tchad n'est pas cité dans la liste de l'UA. Une récente analyse menée par l'ONG Crisis group a, dans ce contexte, indiqué que "la norme établie par l'UA consistant à condamner les coups d'Etat, souvent saluée comme une réalisation majeure de ses vingt années d'existence, a subi un coup dur lorsque son Conseil de paix et de sécurité (CPS) a décidé de maintenir l'adhésion du Tchad après la prise du pouvoir par les militaires en avril, à la suite de la mort du président Idriss Deby" dans des combats avec des rebelles. "La réponse incohérente de l'UA à la série de changements anticonstitutionnels de gouvernement a été particulièrement préjudiciable", estime l'ONG.