Le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, Laïd Rebigua a annoncé, dimanche à Alger, le lancement, en juillet prochain, d'une vaste opération nationale visant à exhumer les restes de chouhada, jetés par le colonisateur français dans des puits à travers 12 wilayas du pays, pour les ré-inhumer. Présentant le rapport de son secteur sur l'avant-projet de loi portant règlement budgétaire de l'exercice 2019, devant la Commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Rebigua a précisé que "son département ministériel lancera officiellement, à l'occasion du 60e anniversaire du recouvrement de l'indépendance (5 juillet 1962-5 juillet 2022), une vaste opération nationale consistant en l'exhumation de restes de chouhada, jetés par le colonisateur français dans des puits qui ont été identifiés dans 12 wilayas jusqu'à présent". Cette opération, ajoute-t-il, s'inscrit dans le cadre des efforts de l'Etat algérien visant à raviver la mémoire nationale et à defendre les Algériens victimes du génocide perpétré par le colonisateur français, faisant état de "la préparation d'une opération en coordination avec le ministère de la Défense nationale en vue de ré-inhumer les restes des chouhada dans des cimentières dignes de leurs sacrifices". Le ministre a en outre indiqué que l'Algérie regorge "de symboles et de chouhada à travers le territoire national », et que le ministère possède «une liste nominative des chouhada qui se sont sacrifiés pour la libération de la patrie et se sont déplacés d'une région à une autre dans le but de recouvrer la liberté ». Par ailleurs, M. Rebigua a souligné que son secteur avait adopté une série de mesures dans le cadre de la rationalisation des dépenses publiques, lesquelles ont permis de "maitriser l'exécution du budget", a-t-il dit, relevant qu'aucun dépassement n'a été enregistré en termes de montants financiers consommés, notamment en matière de pensions". Grâce à la politique nationale de protection et de promotion sociale des moudjahidine et des ayants-droit, une grande partie des aspirations de cette catégorie a été satisfaite, notamment avec l'avancement dans l'âge de la catégorie des invalides de guerre et, partant, l'aggravation de leur cas, a expliqué le ministre. En 2019, 60173 moudjahids on été pris en charge au niveau des hôpitaux militaires et civils, 6173 autres au niveau du Centre national d'appareillage des invalides et victimes de la révolution de libération, outre la réception de 7723 moudjahids au niveau des centres de repos des moudjahidine. De surcroît, 23451 moudjahids et ayants-droit ont bénéficié d'avantages dans le domaine du transport aérien, 62440 dans le transport terrestre et 236 ont bénéficié d'aides financières exceptionnelles. C'est dire que le secteur a veillé à prendre des mesures réglementaires et procédurales en vue d'une meilleure prise en charge des moudjahidine et ayants-droit, mais également des victimes civiles, des victimes des mines et de leurs ayants-droit. Le ministère a tracé un programme décentralisé pour le réaménagement de certaines tombes de martyrs, de centres de repos, de musées régionaux et de sièges de quelques directions de wilaya, a rappelé le ministre. Au volet protection du patrimoine historique, un programme spécial a été adopté pour la réalisation de documentaires historiques, la réimpression de livres d'histoire, l'organisation de concours et d'autres activités liées à la mémoire nationale.