La Commission des affaires économiques, du développement, de l'industrie, du commerce et de la planification de l'Assemblée populaire nationale (APN) a tenu, mercredi, une réunion pour noter les préoccupations des opérateurs économiques de la filière des viandes et débattre des mesures d'urgence à prendre pour garantir la disponibilité de cet aliment durant le ramadhan. "Cette rencontre qui a regroupé des opérateurs, à l'instar des éleveurs,des importateurs et des commerçants de la filière des viandes intervient à un moment où les prix de cet aliment enregistre une hausse au plan mondial, en raison de la pandémie de Coronavirus (Covid-19)", a déclaré le président de la Commission, Smaïl Kouadria dans une déclaration à la presse en marge de cette réunion. Certains opérateurs avancent la possibilité d'importer quelque 4.000 têtes pour assurer la disponibilité de la viande durant le mois sacré de ramadhan, a indiqué le responsable. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre d'une série de rencontres tenues par la commission avec les opérateurs économiques exerçant dans les filières de production alimentaire de base, pour cerner les obstacles auxquels ils font face et noter leurs propositions concernant les mesures préventives et d'urgence à prendre pour éviter toute éventuelle pénurie d'approvisionnement en viandes blanches et rouges durant le mois sacré, et ce pour préserver le pouvoir d'achat du citoyen, a-t-il ajouté. Lors de cette réunion, le président de la Fédération nationale des importateurs de viande rouge, Bahbou Sofiane a précisé que "la quantité de consommation de viande durant le ramadhan s'élève à près de 60.000 tonnes, alors qu'elle varie entre 25.000 tonnes et 30.000 tonnes en dehors du mois sacré, d'où la nécessité de garantir cet aliment en quantités suffisantes",a-t-il dit. "Le manque constaté en viandes rouges, notamment bovines, et ses prix élevés sont principalement dus aux répercussions du Covid-19, la sécheresse et la suspension des importations de viande", a-t-il poursuivi. Afin d'éviter toute éventuelle pénurie de ce produit durant le mois de Ramadhan, M. Bahbou a recommandé "l'importation de veaux vivants et de moutons", jugeant impératif de prendre également d'autres mesures pour renforcer la production nationale de viande, en adoptant un plan d'action qui permettrait d'accompagner cette filière. Pour sa part, M. Merouane Kheir, membre de l'Association nationale des commerçants et artisans (ANCA) et président du Commission nationale des marchands de viande rouge, a expliqué la hausse des prix par "l'indisponibilité d'aliments, du moins en quantité suffisantes, et leur coût élevé". A cet égard, il a appelé à ouvrir le champ à la production fourragère dans le cadre des programmes de mise en valeur des terres, plaidant pour le recours à l'importation de viande à titre "exceptionnel", afin d'établir un certain équilibre sur le marché. Pour le président du Conseil national interprofessionnel des viandes rouges, Miloud Bouadis, il est nécessaire d'accompagner les éleveurs et les paysans afin de soutenir et de consolider la production locale. Le représentant du Conseil national interprofessionnel de la filière avicole (CNIFA) a proposé, lui, l'uniformisation du taux de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) en faveur des éleveurs.