La décision prise récemment par le Chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez sur le conflit au Sahara occidental n'aura aucun impact sur le processus de règlement de la question sahraouie, a affirmé le représentant du Front Polisario aux Iles Canaries (Espagne), Hamdi Mansour. Dans une déclaration à l'APS, M. Hamdi a indiqué que la décision de Sanchez "n'aura pas d'impact sur le processus de règlement du conflit au Sahara occidental, d'autant plus que la question a atteint un niveau qui ne saurait être rétracté, au vu des positions de la communauté internationale et des décisions des organisations internationales, aussi bien au niveau politique que juridique ou encore social", un niveau qui surpasse "cette reconnaissance scandaleuse et tardive du gouvernement espagnol". Les réactions exprimées par la classe politique, la société civile et l'opinion publique espagnoles, placent Sanchez dans un "véritable dilemme" et "prédisent la possibilité d'une rupture ou d'une division au sein du gouvernement espagnol, notamment après les nombreuses critiques dont Sanchez avait fait l'objet auparavant", a-t-il expliqué. Et d'affirmer que les déclarations des partis de la coalition au gouvernement, pour ne citer que Podemos, le Parti national basque, les partis catalans et d'autres formations politiques locales et nationales, viennent confirmer que cette position "est contraire à la Légalité et au droit internationaux, mais également aux valeurs démocratiques que le Royaume d'Espagne a toujours prônées, à savoir : les libertés, les droits de l'homme et la défense des droits et de la légalité internationale". Cette position a ouvert la porte à d'autres interprétations sur un éventuel "échec de l'actuel gouvernement de Sanchez, âprement critiqué d'ailleurs, et une appréhension d'un départ massif de la coalition et des partis de l'opposition", a souligné M. Hamdi. Face à cette situation, ajoute-t-il, la partie sahraouie espère que les amis du peuple sahraoui, notamment au niveau des partis, des organisations et des représentants de la société civile en Espagne, "poursuivent leur campagne de condamnation et de pression, par tous les moyens, sur le gouvernement espagnol pour revenir au droit chemin ou du moins à sa position traditionnelle, en classant la question sahraouie, selon la charte onusienne, comme étant une question de décolonisation". Selon M. Hamdi, le Front Polisario continue sa "campagne diplomatique" qui consiste à mobiliser le mouvement de solidarité partout en Espagne, dans le but de faire pression sur le gouvernement espagnol, en publiant des communiqués de dénonciation ou en organisant des manifestations de protestation. Plusieurs activités sont prévues, dans ce sens, au cours de cette semaine, pour dénoncer cette position honteuse, à commencer par une réunion avec le Parlement des Canaries , laquelle sera sanctionnée par une Déclaration conjointe contre la position de Pedro Sanchez. Elle sera également une occasion pour avertir le gouvernement des Iles Canaries sur les conséquences de cette décision. Des sit-in seront, en outre, organisés devant le ministère espagnol des Affaires étrangères. Enfin, M. Hamdi a rappelé "la responsabilité juridique de l'Espagne" envers la question sahraouie, en sa qualité de puissance administrante, et donc responsable de parachever le processus de décolonisation, en garantissant au peuple sahraoui son droit à l'autodétermination.