Le parti espagnol Vox a demandé, samedi, aux autorités de son pays de mettre fin à l'accord de bon voisinage avec le Maroc après le démantèlement d'un réseau de falsification de documents officiels, permettant d'accorder la nationalité espagnole à des enfants marocains nés dans un hôpital à Melilla. "C'est une erreur de plus (...) vis-à-vis d'un ennemi de la nation. Cet accord (de bon voisinage) n'a été respecté que par la partie espagnole, étant toujours à la merci des décisions unilatérales et caprices arbitraires des autorités du Royaume du Maroc", dénonce Vox dans un communiqué. Ainsi, le parti assure que cette situation est la conséquence de l'exemption de visa accordée aux Marocains de Tétouan et à l'accord de bon voisinage entre Madrid et Rabat, car c'est grâce à ces facilités que les femmes marocaines en état de grossesse avancé ont pu accéder à Melilla. Le démantèlement du réseau de falsification de documents officiels "n'est qu'un exemple de plus de la situation désastreuse que cette exemption de visa et l'accord (de 1991), toujours en vigueur, ont créée à Melilla", assure Vox, relevant que le Traité d'amitié et de bon voisinage avec Rabat "n'a pas bénéficié à l'Espagne". "Il nous a ramené la criminalité, l'immigration clandestine, les mineurs non-accompagnés et de graves problèmes de sécurité pour les citoyens", a-t-il déploré. Le 22 avril, la police espagnole a mis la main sur un réseau de falsification de documents officiels, permettant d'accorder la nationalité espagnole à des enfants marocains nés à l'hôpital Comarcal de Melilla. L'opération a permis, jusqu'à présent, l'arrestation de 51 personnes à Melilla et 28 dans la péninsule ibérique, alors que des avis de recherches ont été lancés contre 38 autres suspects, avait rapporté le journal espagnol El Pais. Les mères, célibataires ou mariées au Maroc, sont toutes des Marocaines avec résidence à Nador, entrées sans visa à Melilla dans un état de grossesse avancé pour y donner naissance à leurs bébés. Dès leur arrivée dans l'enclave espagnole, des intermédiaires se chargent de persuader des hommes, souvent d'origine marocaine détenteurs de la nationalité espagnole, de reconnaître les nouveaux nés comme étant leurs enfants biologiques dans le registre de l'état civil de Melilla, en échange de sommes oscillant entre 1.500 et 3.000 euros. En tout, 78 bébés marocains, selon la police, ont été ainsi inscrits dans le registre d'état civil de la ville autonome en tant qu'Espagnols, fait savoir El Faro de Melilla. "Que va-t-il se passer lorsque la frontière (avec le Maroc) rouvrira ? Quelles mesures sanitaires et sécuritaires sont prévues pour contrôler les entrées dans notre ville ?", se demande le parti qui dit ne pas comprendre les raisons de ce "secret d'Etat" autour de ces mesures.