Le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra, mercredi, une réunion à huis clos sur la répression sanglante de migrants africains par la police marocaine au poste-frontière de Melilla qui a fait 23 morts, a-t-on indiqué de source diplomatique. La réunion, qui se tient à l'initiative du Kenya, du Gabon et du Ghana, pays africains actuellement membres du Conseil, "portera sur la violence meurtrière à laquelle sont confrontés les migrants africains entrant dans l'enclave espagnole de Melilla depuis le territoire marocain", a précisé l'ambassadeur du Kenya à l'ONU, Martin Kimani. "Les migrants sont des migrants : qu'ils viennent d'Afrique ou d'Europe, ils ne méritent pas d'être ainsi brutalisés", a-t-il souligné. Selon des sources diplomatiques auprès de l'ONU, citées par des médias, la réunion en question devait dans un premier temps avoir lieu lundi, avant qu'elle ne soit reportée à mercredi. Pour rappel, l'ONU, par la voix du porte-parole de son SG, Stéphane Dujarric, a "déploré vivement" le drame migratoire de Melilla, le qualifiant de "tragique". Selon un dernier bilan actualisé donné samedi soir par les autorités de Nador (la ville la plus proche de Melilla, située dans le nord du Maroc), au moins 23 migrants subsahariens ont péri après l'intervention brutale de la police marocaine qui tentait d'empêcher près de 2.000 d'entre eux d'entrer dans l'enclave espagnole. De nombreuses vidéos et images ont circulé sur les réseaux sociaux montrant des dizaines de migrants au sol, quasiment inertes. Certaines montraient également les forces de sécurité marocaines en train de tabasser des migrants. Ce bilan est de loin le plus meurtrier jamais enregistré lors des nombreuses tentatives de passage de migrants subsahariens vers Melilla et l'enclave espagnole voisine de Ceuta.