La fièvre du hashtag "Akhannouch dégage" ayant envahi la toile au Maroc, s'est déplacé à la vie réelle à travers le royaume, notamment à Agadir, où le Premier ministre Aziz Akhannouch a été chassé par le public d'un festival dans la ville du sud-ouest marocain. En effet, la présence d'Akhannouch à la première soirée du festival "Timitar", de retour après deux années d'interruption, n'était pas du goût du public. Le hashtag "Akhannouch dégage", qui a envahi l'espace virtuel, a gagné la vie réelle de tous les jours en raison de la politique d'indifférence adoptée par le gouvernement du Makhzen et son Premier ministre, propriétaire d'une société d'importation et de distribution de carburants, accusé de monopole. Pour les Marocains, la présence d'Akhannouch au festival constitue une "provocation" au public l'ayant accueilli, d'ailleurs, par des slogans hostiles lui demandant de partir. Aziz Akhannouch, contraint par la foule à quitter les lieux, a voulu assister au festival au moment où les feux ravageaient plusieurs régions du nord du Maroc, entraînant le déplacement de nombreuses familles et le décès d'au moins une femme, ainsi que la destruction de milliers d'hectares de forêts, de champs et de centaines de villages et hameaux. Le nombre d'interactions générées par le hashtag "Akhannouch dégage" sur la toile reflète l'ampleur de la grogne sociale et du ressentiment du peuple marocain face à la hausse des prix du carburant dans le pays et la politique du gouvernement du Makhzen, inerte au lieu d'agir et de traduire ses promesses en actes pour protéger le pouvoir d'achat du citoyen, impacté par la détérioration de la situation sociale depuis la pandémie de Covid-19. Le hashtag de colère "Akhannouch dégage", sur les réseaux sociaux, a atteint plus de 7.000 retweets. Et environ 200.000 Marocains, politiciens, économistes, travailleurs, journalistes et influenceurs ont posté le hashtag sur Facebook, 24 heures après le début de la campagne, en signe de protestation contre le gouvernement. Les initiateurs de la campagne anti-Akhannouch dénoncent aussi le silence du chef du gouvernement et son échec dans la gestion de ce qu'ils qualifient de "crise". Ils appellent ainsi tous les citoyens, syndicats et acteurs de la société civile à se joindre à cette campagne et à boycotter certains produits, si nécessaire, demandant au gouvernement marocain d'agir et de régler cette crise. Le pays connaît une hausse des prix sans précédent, qui a incité les citoyens à exprimer leur mécontentement, que ce soit en investissant la rue ou par des initiatives sur les réseaux sociaux.