La campagne lancée sur les réseaux sociaux contre le Premier ministre marocain, Aziz Akhannouch prend de l'ampleur et les internautes échangeaient désormais autour de la possibilité d'"un boycott général" ou "partiel" des sociétés des hydrocarbures, selon un article publié sur le site en ligne Middle Est Eye (MEE). Au Maroc, la contestation contre l'inaction du Premier ministre face à la cherté de la vie "s'organise dans des groupes Facebook dont les plus importants rassemblent plus de 100.000 membres. Les internautes y échangent autour de la possibilité d'un boycott général ou partiel des sociétés de distribution des hydrocarbures", d'après l'article publié mardi sur MEE. Une action qui rappelle, selon l'auteur, celle de 2018 : un boycott s'était alors organisé autour de trois sociétés accusées d'appliquer des prix excessifs, dont celle appartenant à Akhannouch. Cette année, la colère populaire s'est même manifestée dans la rue, à Agadir -ville dont le maire n'est autre qu'Aziz Akhannouch lui-même-, lors d'un festival de musique. Monté sur la scène de l'événement, le chef du gouvernement a été accueilli par des "Akhannouch, dégage" scandés par les festivaliers, qui reprenaient le message du hashtag de la campagne sur internet. Ce n'est pas la première fois, d'après la source, qu'Aziz Akhannouch est hué par la foule lors d'un événement officiel. En 2018, alors qu'il occupait le poste de ministre de l'Agriculture, une foule rassemblée à l'occasion de l'inauguration d'une infrastructure à Tanger (nord) avait demandé le départ du ministre, dont la société de distribution des hydrocarbures était ciblée par le boycott observé par les Marocains la même année. Dans son article, l'auteur rappelle que la hausse des prix du carburant et des produits alimentaires a poussé des milliers d'internautes à manifester leur mécontentement en ligne. Ils accusent Akhannouch de profiter de la crise économique mondiale à travers sa société de distribution d'hydrocarbures, la première au niveau national. Actuellement, selon la même source, les prix à la pompe affichent 16 dirhams (1,52 dollar) en moyenne pour le gasoil et 17,75 dirhams (1,69 dollar) en moyenne pour l'essence, des tarifs bien trop élevés pour le pouvoir d'achat du Marocain moyen. Se basant sur les chiffres du site spécialisé Global Petrol Price, le média MEE affirme que "le Maroc est l'un des pays au monde où l'essence est la plus chère, le premier en Afrique du Nord, et le deuxième dans le monde arabe".