Les pétitionnaires intervenant à la quatrième Commission de l'Assemblée Générale de l'ONU, ont souligné la nécessité d'organiser, dans les plus brefs délais, d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental, dénonçant l'occupation illégale du territoire sahraoui par le Maroc malgré l'absence de tout lien territorial antérieur. "Le Sahara occidental est la seule colonie à subsister en Afrique, sous occupation marocaine, malgré l'absence de tout lien territorial antérieur entre ce pays et le Sahara occidental", a déclaré l'Albanais Agron Pali, lundi devant la 4e Commission de l'ONU chargée des questions de décolonisation. En tant que puissance occupante, le Maroc n'a aucun droit de transférer des populations sur ce territoire ni d'exploiter ses ressources, a-t-il relevé, en ajoutant que l'ONU n'a jamais reconnu son annexion de ce territoire. Le Maroc est aux yeux de l'ONU une puissance occupante au Sahara occidental, comme l'a reconnu le Conseil de sécurité dans ses résolutions pertinentes. "L'Etat occupant" du Maroc et "le territoire occupé" du Sahara occidental sont deux territoires distincts, comme l'a confirmé la Cour internationale de justice en 2016, a ajouté M. Pali. Pour sa part, Caterina Lusuardi, de Rete Saharawi a souligné "l'urgence d'organiser dans les plus brefs délais d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental et d'amorcer les processus en faveur desquels s'est engagée la communauté internationale depuis 1991". Pour Hassan Fanan, le "régime marocain continue d'occuper le Sahara occidental et recourt aux méthodes d'intimidation afin de perpétuer le statu quo. Le Maroc a refusé les solutions politiques et divise maintenant les Etats selon leur position sur la question du Sahara occidental", condamnant le "pillage" des ressources du peuple sahraoui. Une pétitionnaire sud-africaine, Catherine Constantinides, de South African solidarity movement with Western Sahara, s'est indignée, elle, que le peuple sahraoui n'ait toujours pas pu exercer son droit à l'autodétermination, reprochant à la communauté internationale d'avoir fermé les yeux depuis 50 ans et que ce peuple soit toujours soumis à la "torture et à la tyrannie sous l'occupation illégale". L'inaction de l'ONU dénoncée Sa compatriote Magdalene Moonsamy de Women's Justice Foundation a défendu le droit à l'autodétermination du Sahara occidental, occupé illégalement par le Maroc, qu'elle a accusé d'"alimenter la criminalité transnationale et l'oppression dans la région". Rappelant sa triste expérience de l'apartheid sud-africain, la pétitionnaire a appelé à respecter strictement toutes les résolutions pertinentes de l'ONU. Après avoir précisé que la réalité juridique du Sahara occidental a été reconnue par la Cour de justice européenne et la Cour africaine de justice, Mme Moonsamy s'est étonnée d'être "obligée d'écouter la voix des colonisateurs qui n'ont aucune crédibilité pour parler au nom de ce territoire". La pétitionnaire Inmaculada Zanoguera Garcias, de Federacion Saharaui de Deportes, a déclaré qu'"en dépit de décennies de violences et d'intimidation, le Maroc n'a pas réussi à exterminer le peuple sahraoui". L'ONU a une position claire et doit organiser un référendum sur le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, dit-elle. De son côté, Adrienne Kinne, de Veterans For Peace, a raconté sa visite à Boujdour occupée au Sahara occidental, le 12? mars 2022, avec trois autres accompagnateurs pour aider à mettre fin au siège de la maison familiale de la militante sahraouie Sultana Khaya. Au cours de leur séjour, ils ont été témoins des effets durables des perquisitions sur la famille Khaya et leur maison, et recueilli les témoignages de membres de la communauté qui avaient également été brutalisés par les forces d'occupation marocaines. "La présence écrasante des autorités d'occupation marocaines au Sahara occidental constitue une violation de la liberté de mouvement et de rassemblement et du droit sahraoui à l'autodétermination", a-t-elle affirmé. Pour sa part, le Secrétaire général d'une association sahraouie aux Etats-Unis, Mula Ihfid Sid Ahmed Ahmed, a dénoncé les violations quotidiennes des droits humains des Sahraouis vivant au Sahara occidental sous occupation marocaine. Il a reproché à l'ONU d'avoir oublié le peuple sahraoui, en s'indignant face à l'inaction de la Quatrième Commission qui ne dit rien face à la "marocanisation rampante" du Sahara occidental. Il a appelé la Commission à demander l'inclusion d'un volet sur les droits humains dans le mandat de la MINURSO et à envoyer une mission humanitaire sur place. "Le peuple sahraoui en a assez de votre inaction et de votre manque de volonté", a conclu le pétitionnaire.