Depuis la rupture du cessez-le-feu par le Maroc en novembre 2020, la zone de guerre actuelle a été polluée comme jamais auparavant par des engins explosifs non-amorcés plantés par le régime du Makhzen, a indiqué le Bureau de coordination de la lutte anti-mines sahraoui (SMACO), soulignant que le nombre de victimes parmi les civils sahraouis s'élevait durant cette période à une dizaine de personnes. "Des rapports sur les engins explosifs non-amorcés plantés par le régime du Makhzen font état d'une nouvelle contamination et une pollution généralisée et sans précédent dans la zone de guerre actuelle", a déclaré le chef des opérations au SMACO, Bachir Gaici Nah à l'APS, en marge du 16e congrès du Front Polisario qui se tient du 13 au 17 janvier dans la wilaya de Dakhla, dans les Camps de réfugiés sahraouis. "Il n'y a pas de statistiques définitives, mais selon des estimations préliminaires, il y a des milliers d'engins dispersés qui n'ont pas encore explosé. Quant au nombre de victimes enregistrées depuis la reprise de la guerre avec le Maroc, nous avons connaissance en tant que bureau de pas moins d'une dizaine de civils tués dans la partie occupée du Sahara occidental", a-t-il ajouté. S'appuyant sur des rapports médiatiques, le chef des opérations au SMACO a, en outre, fait savoir que depuis la reprise des hostilités avec le Maroc, le régime du Makhzen a planté environ "12.000 mines antipersonnel dans la zone tampon de Guerguerat". Il a également pointé du doigt "le ciblage par Rabat de civils avec des drones et des armes sophistiquées" durant cette même période, relevant que le Makhzen "a tué et blessé environ 80 personnes, dont des femmes et des enfants". A cet égard, Gaici Nah a souligné que "ce dangereux précédent" s'apparente à du "terrorisme d'Etat", dénonçant "le silence suspect des organisations internationales, dont les Nations unies". "La République sahraouie appelle à l'interdiction et à la lutte contre toutes les formes de violence, y compris la pose de mines et le ciblage des civils", a-t-il dit. Elle appelle également, a-t-il poursuivi, "à faire pression sur le Maroc pour qu'il (...) adhère aux conventions d'Ottawa et d'Oslo interdisant les armes antipersonnel, mines et bombes à sous-munitions, s'engage à remettre des plans de mines et ouvre la zone tampon de Guerguerat aux organisations internationales qui souhaitent la nettoyer". Contacté par l'APS, un citoyen sahraoui répondant au nom d'Ali Ben Faradj Ben Naama a apporté un témoignage poignant sur la réalité des atrocités commises par le Maroc contre les civils sahraouis. Il a raconté comment son cousin, Soubai M'barek Mhamed et son ami, Mohamed Ould el Bahi ont été lâchement assassinés lors d'une attaque de drone de l'armée d'occupation marocaine alors qu'ils promenaient leur bétail en compagnie de plusieurs autres civils sahraouis. "Les personnes visées ont été laissées pour morts pendant près de 25 jours sans possibilité d'être rapatriées pour être enterrées dignement", a-t-il témoigné, appelant la communauté internationale à agir pour mettre un terme à ces pratiques barbares dans un contexte marqué par un blocus médiatique imposé par le régime du Makhzen visant à maquiller la réalité qui prévaut actuellement au Sahara occidental occupé.