Le ministre du Commerce et de la Promotion des Exportations, Tayeb Zitouni, a insisté jeudi à Alger sur la nécessité de reprendre les activités commerciales après les deux jours de l'Aïd Al-Fitr, mettant en garde les commerçants contrevenants contre "les sanctions sévères" qui les attendent. Lors d'une réunion de coordination avec les directeurs du commerce et de la promotion des exportations régionaux et de wilayas, tenue en visioconférence, M. Zitouni a donné des instructions relatives à "la nécessité de veiller à la reprise de toutes les activités commerciales et de services après les vacances de l'Aïd el-Fitr, afin d'éviter toute perturbation dans l'approvisionnement du marché national". La reprise des activités, ajoute-t-il, ne signifie pas se contenter d'ouvrir les commerces, mais qu'il incombe aux commerçants de fournir les produits de consommation nécessaires aux citoyens. Pendant les deux jours de l'Aïd, les services du ministère du Commerce ont tracé un programme de permanence en vue de garantir un approvisionnement régulier en produits de large consommation et en services. Dans ce cadre, 50.817 commerçants ont été réquisitionnés, dont 6.972 exerçant dans des boulangeries, 27.987 dans l'alimentation générale, des légumes et des fruits, et 15.787 dans divers secteurs d'activités, en sus de 463 unités de production, 131 laiteries, 290 moulins et 40 unités de production d'eau minérale. Pour veiller au respect du programme de permanence, le ministère a mobilisé 2.407 agents de contrôle sur l'ensemble du territoire national. A ce titre, le ministre a appelé à "la prise de toutes les mesures nécessaires et au renforcement du contrôle, afin d'éviter toute perturbation dans l'approvisionnement pendant les deux jours de l'Aïd el-Fitr qui coïncide avec le week-end, et les jours qui suivent, et ce en coordination avec toutes les parties concernées de façon directe au niveau local". Il a également appelé les médias et les citoyens à accompagner le ministère dans l'opération de contrôle des activités commerciales, en signalant toutes les infractions qui pourraient être constatées, soulignant que certains commerçants ne comprennent pas l'importance de la responsabilité sociale qui leur incombe. =Protéger le produit national ne veut pas dire faire mal au porte-monnaie= Concernant l'organisation des opérations d'exportation et d'importation, M. Zitouni a insisté, dans ses instructions aux directeurs de wilaya et régionaux du commerce et de la promotion des exportations, sur la nécessité de simplifier et de numériser toutes les procédures de commerce extérieur. Il a, dans ce cadre, appelé à la création de plateformes numériques locales dédiées au commerce extérieur au niveau de toutes les wilayas, pour un gain d'efficacité dans le traitement des demandes et davantage de transparence, rappelant que le dossier de la numérisation faisait l'objet d'un suivi permanent par le ministère. Le premier responsable du secteur a également souligné l'importance du suivi sur le terrain des opérations d'importation, notamment après la constatation de plusieurs infractions liées à l'introduction de l'étranger et au stockage aux fins de spéculation de produits destinés à la vente en l'état, dont du lait pour bébés, des pièces détachées et certains fruits. Il a, à cet égard, évoqué les efforts de son département pour assurer la disponibilité de la banane sur le marché en quantités suffisantes et lutter contre la spéculation dans ce domaine, citant, tout particulièrement, "le contrôle des lieux de stockage et l'assainissement de la liste des importateurs de ce produit". S'agissant de la régulation du marché de la pomme, M. Zitouni a estimé que le problème n'était pas lié à la disponibilité du produit, mais plutôt à la gestion des stocks, assurant qu'il sera bientôt réglé avec la mise sur le marché régulière des pommes stockées dans les chambres froides. Quant aux mesures visant à protéger le produit national, le ministre a affirmé que l'Etat continuera à soutenir la production locale, mais soumettra ce soutien à une évaluation, car il est inacceptable d'enregistrer des hausses des prix pour cette raison, a-t-il soutenu. "Protéger le produit national ne veut pas dire faire mal au porte-monnaie des citoyens", a-t-il soutenu, déplorant que "certains producteurs profitent du soutien de l'Etat pour augmenter les prix de certains produits tout en baissant leur qualité". Pour y remédier, le ministère du Commerce entend lancer une évaluation nationale des parts non couvertes sur le marché pour déterminer les taux complétant la production nationale, a fait savoir M. Zitouni, rappelant l'atelier installé durant le mois sacré pour recenser la production nationale en termes de quantité, de qualité et de valeur marchande.