Le Bureau exécutif des défenseurs sahraouis des droits de l'Homme au Sahara occidental (CODESA) a appelé lundi la communauté internationale à "accélérer l'application de la légitimité internationale au Sahara occidental" en garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Dans un long communiqué diffusé à l'occasion de la Journée internationale de soutien aux victimes de la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, l'organisation sahraouie a exhorté le Comité international de la Croix-Rouge, l'ONU et toutes les organisations et instances internationales de défense des droits à prendre des mesures pour contrer la politique expansionniste du Maroc et ses violations des droits de l'homme au Sahara occidental. Elle a notamment rappelé la nécessité "de travailler sur l'application du droit international humanitaire au Sahara occidental, étant donné que cette région est classée par l'ONU parmi les territoires qui attendent leur tour dans la décolonisation" et à "accélérer l'application de la légitimité internationale dans ce territoire non autonome en trouvant une solution juste, équitable et permanente qui garantisse le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination". Le CODESA a appelé, entre autres, à "protéger les civils sahraouis et apporter un soutien total aux victimes de torture et de divers crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par la force d'occupation marocaine". A ce titre, l'organisation a dénoncé le fait que la force d'occupation marocaine continue de garantir la protection des auteurs de tortures et de divers crimes contre l'humanité. Des agissements qui font l'objet de critiques de la part d'un groupe d'organisations internationales de défense des droits de l'homme, notamment Amnesty International, qui a confirmé que les services de police marocains, au Maroc et au Sahara occidental, continuaient de "pratiquer de multiples formes de torture afin d'extorquer des aveux, de faire taire les militants et d'étouffer les voix dissidentes". Les services de sécurité marocains "torturent également les prisonniers politiques sahraouis à l'intérieur des prisons marocaines". Citant quelques exemples de tortures de militants sahraouis comme Mohamed Lamine Haddi, le CODESA a fait savoir que la force d'occupation marocaine expulsait, depuis le 11 juin 2015, des délégués d'Amnesty international ainsi que ceux de plusieurs organisations de défense des droits de l'homme, des avocats et des observateurs étrangers, les empêchant de se rendre dans les villes occupées du Sahara occidental. "Le Maroc continue de pratiquer la torture et de violer le droit à l'expression, à la manifestation et aux réunions et (...) de harceler les défenseurs des droits de l'homme, les blogueurs et les prisonniers politiques sahraouis dans diverses prisons marocaines", a également dénoncé l'organisation qui est revenu tout au long de son communiqué sur les nombreuses violations des droits de l'homme commises par l'occupant marocain au Sahara occidental. A cet égard, le CODESA a condamné le refus des autorités marocaines à mettre fin à la pratique de la torture au Maroc et dans les territoires sahraouis, leur mépris à l'égard de la dignité humaine et du droit à l'expression. Il a appelé, en outre, à ce que les auteurs d'actes de tortures, commis depuis le 31 octobre 1975, date de l'annexion forcée du Sahara occidental, soient poursuivis en justice.