Le méga-gisement de fer de Gara Djebilet (Tindouf) entré, il y a un an dans sa première phase d'exploitation, et dont le président de la République M. Abdelmadjid Tebboune, a procédé, jeudi, à la pose de la première pierre du projet d'usine de traitement du minerai de fer, constitue l'un des plus importants projets structurants sur lesquels mise l'Algérie pour impulser une nouvelle dynamique à son économie, en se basant sur ses richesses nationales. L'exploitation de ce mégaprojet impulserait le développement du secteur minier national ainsi que l'Industrie nationale. Elle permettrait, outre l'accélération du processus de développement du Sud-ouest du pays via des projets connexes, d'ouvrir de larges perspectives d'exportation. En plus de ses retombées attendues sur le développement, ce gisement qui recèle des réserves de l'ordre de 3,5 milliards de tonnes, est devenu un modèle parmi les projets de développement intégrés, et dont le président de la République a insisté à maintes reprises sur sa concrétisation dans le cadre d'une approche "intégrée et dans la complémentarité", avec les autres projets industriels et les infrastructures connexes. Le Président Tebboune avait également mis l'accent sur l'importance de travailler suivant un agenda précis, tout en accélérant la cadence d'exécution de ce projet vital et augmenter ses capacités de production, de même pour la réalisation de la ligne ferroviaire reliant Bechar à Tindouf (950 km), destinée à acheminer le minerai de fer vers les sites de transformation et d'exploitation. Ce gisement est considéré par des experts et économistes, comme le plus grand investissement minier en Algérie depuis l'Indépendance. Outre la consolidation des capacités d'exploitation des richesses naturelles au service de l'industrie lourde, cet ambitieux projet devrait générer 15.000 emplois, sur une main d'œuvre prévisible de 20.000 travailleurs, selon les explications du ministère de l'Energie et des mines. La mine de fer de Gara Djebilet est composée de trois zones d'exploitation: Gara Djebilet-Ouest, Gara Djebilet-Centre et Gara Djebilet-Est. La zone Ouest est riche en réserves d'environ de 1,7 milliard de tonnes. L'exploitation du mégaprojet de Gara Djebilet se déroulera en plusieurs phases sur une période allant de 2022 à 2040. La première phase (2022-2025) connaîtra une production de 2 à 3 millions tonnes/an de minerai de fer à acheminer par voie terrestre vers la wilaya de Béchar, pour arriver, à partir de 2026, à une production annuelle oscillant entre 40 et 50 millions de tonnes. Dans le cadre de l'approche intégrée pour l'exploitation du gisement, ce dernier sera renforcé par un complexe sidérurgique dans la wilaya de Bechar, via un investissement d'un (1) milliard de dollar et qui sera réceptionné en 2026. Ce complexe industriel dont la réalisation a été confiée au groupement chinois (CMH) qui compte trois sociétés, en partenariat avec la société national du fer et de l'acier (Feraal) sera spécialisé dans la production des rails et des profilés en acier, notamment. Cette usine compte également plusieurs unités de traitement et de transformation du fer, et d'autres de fabrication de wagons pour le transport du minerai de fer de Gara-Djebilet vers Bechar et le complexe sidérurgique de Bethioua (Oran). La ligne ferroviaire Gara Djebilet-Béchar impulsera le développement économique local La ligne ferroviaire Gara Djebilet-Tindouf-Béchar destinée notamment au transport du minerai, revêt une importance capitale en termes de développement, compte tenu du rôle de cet axe vital dans la dynamique économique sans précédent que doit connaitre la région Sud-Ouest du pays, et sa contribution dans l'exploitation et la valorisation des richesses minières. Selon des cadres locaux ainsi que d'universitaires à Tindouf, interrogés par l'APS, cet ambitieux projet a une grande importance pour le développement économique local à travers l'acheminement du minerai de fer vers les installations industrielles d'autres régions du pays, en concrétisation de la démarche de l'Etat visant à valoriser les ressources minières dans la wilaya de Tindouf qui constitue la porte de l'Algérie vers la région Ouest africaine. Retenue au titre de la stratégie de l'Etat visant la valorisation des richesses minières pour impulser le développement économique, cette ligne de chemin de fer est susceptible de réduire les frais de transport du minerai de fer vers les différentes entités industrielles d'autres régions et de propulser la dynamique économique nationale, a indiqué, le directeur des Travaux publics de la wilaya de Tindouf, Abdelkrim Belkacem. Pour sa part, le président de la Chambre locale de Commerce et d'Industrie "CCI-Tafagoumt", Nouh Abiri, a estimé que "le projet influera positivement sur la vie socio-économique des citoyens de la région et permettra l'ouverture de nouvelles perspectives aux promoteurs économiques à la faveur notamment de l'allègement des frais de transport des marchandises et les moyens nécessaires à l'exploitation de ce gisement. De son côté, le Pr. Brikallah de l'Université de Tindouf, pense que "le développement minier devra également générer d'importantes recettes fiscales au bénéfice des infrastructures de base, installations industrielles et des lignes ferroviaires".