Le bilan de l'agression lancée, il y a 73 jours, par les forces d'occupation contre la bande de Ghaza ne cesse de s'alourdir, atteignant près de 20.000 martyrs palestiniens dont 93 journalistes, alors que plusieurs hôpitaux de l'enclave ont été détruits ou réduits à "un bain de sang" par l'artillerie sioniste. Lundi, l'armée sioniste a poursuivi ses raids sur plusieurs zones de Ghaza, notamment à Khan Yunis et Jabalia, faisant des dizaines de martyrs pour la plupart des enfants et des femmes et de nombreux blessés, selon l'agence de presse Wafa. Le nouveau bilan de ces massacres sionistes a dépassé de loin les 19.000 martyrs et 54.000 blessés, dont 70% sont des femmes et des enfants, selon des sources officielles palestiniennes. L'armée sioniste s'en prend violemment aux hommes de presse. On dénombre à présent 93 journalistes palestiniens tombés en martyrs depuis le début de l'agression sioniste sur Ghaza, le 7 octobre, selon le bureau des médias à Ghaza. Le dernier martyr en date a été enregistré ce lundi. Il s'agit de la journaliste Hanin Ali Al-Qatshan, tuée avec des membres de sa famille dans un bombardement mené par l'armée sioniste contre le camp de réfugiés d'Al-Nuseirat, au centre de la bande de Ghaza. Ainsi, après des mois de bombardements et de combats violents, la majeure partie de la population de Ghaza a été déplacée et souffre de pénuries de carburant, de nourriture, d'eau et de médicaments. Et moins d'un tiers des hôpitaux de Ghaza fonctionnent partiellement, selon l'ONU, tandis que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a dénoncé dimanche l'impact des frappes sionistes sur les hôpitaux du territoire. Le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré que l'agence était "consternée par la destruction effective" de l'hôpital Kamal-Adwan, où les forces d'occupation ont mené une opération de plusieurs jours. Les bombardements sionistes ont également réduit le service des urgences de l'hôpital Al-Shifa à "un bain de sang". Pour le patron de l'OMS, "le système de santé de Ghaza était déjà à genoux, et la perte d'un autre hôpital, même fonctionnant au minimum, est un coup dur". Pour sa part, Wafa a rapporté qu'une frappe sioniste avait touché dimanche l'hôpital Nasser à Khan Yunis, principale ville du sud de Ghaza, faisant un martyr et sept blessés. Les forces sionistes ont pris d'assaut, le même jour, l'hôpital Al-Awda dans le nord de Ghaza et arrêté le personnel médical après plusieurs jours de siège et de bombardements. "Je ne serais pas surpris si des gens commençaient à mourir de faim, ou d'une combinaison de faim, maladie et faible immunité", a dénoncé Philippe Lazzarini, commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA). Appel à une enquête sur des Palestiniens enterrés vivants En plus des bombardements continus des hôpitaux, l'armée sioniste a enterré des personnes vivantes dans la cour de l'hôpital Kamal-Adwan, dans la ville de Beit Lahia (nord). Dans ce contexte, l'Observatoire euro-méditerranéen des droits de l'Homme a déclaré avoir recueilli des témoignages confirmant que des bulldozers des forces sionistes ont enterré des Palestiniens vivants dans la cour de l'hôpital Kamal-Adwan, réclamant ainsi l'ouverture d'une enquête internationale indépendante sur ces informations. L'organisation à but non lucratif pour la protection des droits de l'Homme a confirmé que ses équipes "continuent de documenter ce qui s'est passé à l'hôpital, y compris des informations sur l'assassinat de personnes vivantes et blessées et leur enterrement dans la cour de l'hôpital". La Palestine a, elle aussi, exigé une enquête sur ces atrocités. "Des informations et des témoignages de citoyens et d'équipes médicales et médiatiques indiquent que l'occupation a enterré des citoyens vivants dans la cour de l'hôpital (Kamal-Adwan), et que certains d'entre eux ont été vus vivants avant que l'occupation ne les assaille", a déclaré la ministre palestinienne de la Santé, Mai al-Kaila. Il s'agit d'un "crime horrible contre la population et le personnel médical", selon le journaliste palestinien Anas Al-Sharif, qui a visité l'hôpital juste après le retrait des forces sionistes. Après plusieurs échecs du Conseil de sécurité de l'ONU à adopter une résolution appelant à un cessez-le-feu à Ghaza, l'organe onusien devrait se prononcer ce lundi sur un nouveau texte appelant à une "cessation urgente et durable" de l'agression contre l'enclave palestinienne. Parallèlement à la situation explosive à Ghaza, les territoires palestiniens occupés sont aussi le théâtre d'agressions sionistes sous plusieurs formes : assassinat, arrestation, intimidation ou profanation des lieux saints. En Cisjordanie occupée, les arrestations de Palestiniens se sont intensifiées depuis le début de l'agression sioniste contre Ghaza. D'ailleurs, lundi, les forces d'occupation ont arrêté 33 Palestiniens, dont trois femmes et un ancien prisonnier dans différents gouvernorats, selon Wafa. El Qods-Est aussi a été la cible de raids et d'incursions de l'armée sioniste, qui y a mené une campagne d'arrestations avec l'usage d'armes à feu et de gaz lacrymogène contre des Palestiniens, d'après la même source. De plus, lundi matin, des dizaines de colons ont de nouveau pris d'assaut les esplanades de la mosquée d'Al-Aqsa, sous la forte protection de la police d'occupation, dans l'objectif de prendre le contrôle de ce lieu sacré et de le diviser temporellement et spatialement, a-t-on fait savoir.