Avec un bilan de plus de 23.800 martyrs, l'agression menée par l'armée d'occupation sioniste contre la bande de Ghaza est entrée dimanche dans son 100e jour, malgré les appels internationaux incessants à l'arrêt immédiat des massacres dans l'enclave palestinienne, plongée dans une crise humanitaire sans précédent. Depuis le 7 octobre 2023, les forces d'occupation mènent des bombardements par voie terrestre, aérienne et maritime à Ghaza, faisant, selon un dernier bilan officiel provisoire, au moins 23.843 martyrs dont plus de 70% sont des femmes et des enfants et 60.317 blessés. Save The Children a enregistré la mort en martyrs d'environ 10.000 enfants palestiniens depuis le début de l'agression sioniste contre Ghaza, un bilan qui est appelé à s'alourdir davantage, selon l'ONG basée à Londres, en raison du nombre important de Palestiniens disparus ou encore sous les décombres. L'artillerie de l'occupation a aussi causé la destruction massive de maisons et d'infrastructures notamment les hôpitaux, pourtant protégés par le droit international humanitaire. Dans ce contexte, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a précisé que moins de la moitié des hôpitaux de la bande de Ghaza fonctionnent, et ce, partiellement. Les journalistes et hommes de presse n'ont pas été épargnés par les massacres perpétrés par l'occupant sioniste, puisque 117 d'entre eux sont tombés en martyrs depuis le 7 octobre alors qu'ils exerçaient leurs fonctions dans la bande de Ghaza. Plusieurs rapports indiquent que leur ciblage par l'armée sioniste était délibéré. Dans ce sillage, Reporters sans frontières (RSF) a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à adopter des mesures d'urgence pour que l'entité sioniste assure aux journalistes la protection nécessaire dans la bande de Ghaza, un appel lancé notamment après la mort en martyrs de Hamza Waël Dahdouh et Moustafa Thuraya le 7 janvier. RSF estime que le bilan des journalistes tués et blessés depuis le 7 octobre met en évidence le "non-respect (par l'entité sioniste) de ses obligations au titre du droit international applicable, en particulier la résolution 2222 du Conseil de sécurité", qui impose aux Etats la responsabilité de protéger les journalistes et exige des mesures de protection sur le terrain pour eux. Pour sa part, l'Agence d'aide aux réfugiés palestiniens de l'ONU (UNRWA) a souligné que les travailleurs humanitaires ne sont pas une cible et doivent être protégés à tout moment, après avoir déploré le meurtre de 142 de ses employés à Ghaza. Situation humanitaire de plus en plus critique Au 100e jour des massacres sionistes à Ghaza, la situation humanitaire dans l'enclave palestinienne est devenue de plus en plus critique tandis que les organisations internationales parlent de "crise sans précèdent" et dénoncent sans relâche le désastre humanitaire enduré par les 2,4 millions de Ghazaouis, dont 1,9 million ont dû quitter leurs foyers. "La mort, la destruction, le déplacement, la faim, la perte et le chagrin massifs de ces cent derniers jours entachent notre humanité commune", a estimé samedi le patron de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, au cours de sa visite dans le territoire palestinien. Il a par ailleurs souligné qu'une génération entière d'enfants de Ghaza était "traumatisée", que les maladies continuaient à se propager et que la "famine" était en vue. Dans un énième appel, le représentant permanent de l'Etat de Palestine auprès des Nations unies, Riyad Mansour, a exhorté le Conseil de sécurité et la communauté internationale à prendre des mesures immédiates pour obtenir un cessez-le-feu à Ghaza de toute urgence, afin de sauver des vies humaines, fournir des secours humanitaires et mettre un terme au déplacement forcé des Palestiniens. Dans des lettres envoyées au secrétaire général de l'ONU, au président du Conseil de sécurité de ce mois-ci (France) et au président de l'Assemblée générale des Nations unies, le diplomate palestinien a tenu à préciser que les crimes de l'occupation ne se limitent pas à Ghaza, puisque depuis le début de l'agression le 7 octobre, 332 Palestiniens sont tombés en martyrs et 4.157 autres ont été blessés dans les attaques lancées par l'occupant et les colons en Cisjordanie, y compris à El-Qods occupée. Par ailleurs, les appels de la communauté internationale à l'arrêt des massacres à Ghaza et au déplacement forcé des Palestiniens ne cessent de se multiplier depuis le 7 octobre. Dans ce contexte, l'Algérie a appelé, vendredi, par la voix de son représentant permanent auprès des Nations unies à New York, Amar Bendjama, la communauté internationale, notamment le Conseil de sécurité, à rejeter d'une "seule voix" le déplacement forcé des Palestiniens. En effet, lors de la réunion du Conseil de sécurité sur le déplacement forcé des Palestiniens, convoquée à la demande de l'Algérie, le diplomate a rappelé les déclarations du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui a souligné que "ce qui se passe à Ghaza restera une marque d'infamie dans la conscience de l'humanité", soulignant que "personne dans cette salle ne doit rester silencieux face à ces projets. Le silence est synonyme de complicité". Et d'ajouter que "la situation à Ghaza nous interpelle car ce qui s'y passe dépasse l'entendement mais nous ne devons pas aussi oublier ce qui se passe en Cisjordanie et à El-Qods". Même son de cloche chez les membres du Conseil de sécurité qui ont été unanimes à rejeter tout projet de déplacement forcé des Palestiniens en dehors de leurs terres.