L'expert en relations internationales, Assef Molhem a affirmé, dimanche à Alger, que la tenue du Sommet des chefs d'Etat et de Gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), prévu fin février à Alger, revêtait "une importance particulière" au regard de la place internationale de l'Algérie, un pays "souverain dans sa décision". Lors d'une conférence-débat sur "l'énergie en tant que déterminant des relations internationales", organisée au siège du ministère de la Communication, en présence du ministre du secteur, Mohamed Laâgab et de plusieurs cadres supérieurs, dans le cadre des rencontres médiatiques en prévision du Sommet (29 février-2 mars), l'expert a précisé que l'Algérie "est un Etat jouissant d'un grand respect au niveau international, souverain dans sa décision et aux positions courageuses sans diktat de l'étranger, ce qui conférera au Forum une importance particulière". L'intervenant a souligné lors de cette conférence à laquelle ont assisté des journalistes de médias nationaux et étrangers, que le sommet du GECF sera une opportunité précieuse pour promouvoir le dialogue et la concertation entre les pays membres afin de garantir la stabilité des prix du gaz dans le monde. Evoquant "l'importance majeure" du gaz naturel actuellement et dans l'avenir en matière de sécurité et de transition énergétiques, l'expert qui supervise un centre d'études politiques à Moscou (JSM) a affirmé que l'Algérie "dispose d'une grande expérience dans le domaine de l'industrie gazière et figure parmi les principaux exportateurs de cette ressource, étant proche du continent européen, ce qui facilite les opérations logistiques en matière d'exportation". Dr Molhem a estimé qu'il "est attendu de ce sommet de créer une organisation de pays exportateurs de gaz à l'instar de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), et ce à même de garantir la stabilité des prix du gaz et d'atténuer les problèmes que connait le marché du gaz en proposant des solutions". Créé en 2001, le GECF compte 12 pays membres, à savoir l'Algérie, la Bolivie, l'Egypte, la Guinée Equatoriale, l'Iran, la Libye, le Nigéria, le Qatar, la Russie, Trinité-et-Tobago, les Emirats arabes unis (EAU) et le Venezuela, ainsi que 7 pays observateurs (Angola, Azerbaïdjan, Irak, Malaisie, Mauritanie, Mozambique, et Pérou). L'expert a en outre écarté l'existence d'une "rivalité" ou d'un "croisement" algéro-russe autour des parts du marché de gaz exporté à l'international, notamment vers l'Europe, comme relayé par certains médias, affirmant d'autre part que "le Nigéria ne peut pas faire passer son gaz vers l'Europe sauf via l'Algérie", écartant ainsi que le fait qu'il soit un concurrent de l'Algérie en la matière. Et d'ajouter: "l'Algérie peut s'ériger en trait d'union entre le gaz nigérian et l'Europe". De son côté, le ministre de la Communication, Mohamed Laagab a mis l'accent sur l'importance des initiatives lancées par le ministère en matière de formation des journalistes, notamment en prévision du sommet du GECF, faisant savoir qu'un nombre d'experts arabes animeront, cette semaine à Alger, des conférences sur les enjeux de l'énergie dans le monde, plus particulièrement l'industrie du gaz. Selon M. Laagab, l'importance de la formation des journalistes en la matière découle essentiellement du fait que le secteur de l'énergie "a en apparence un caractère économique mais revêt des dessous politiques et stratégiques que le journaliste doit connaître".