Des experts en assurance ont réaffirmé, lundi à Alger, la nécessité pour les compagnies d'assurance de s'adapter aux changements climatiques et aux risques cybernétiques dans le monde, et ce pour améliorer les programmes d'assurance notamment en matière de commerce international. Lors de ce séminaire organisé par la Compagnie algérienne des assurances (CAAT), sous le thème : "L'Assurance : relever les défis des mutations économiques en cours", avec la participation d'experts algériens et étrangers, les participants ont évoqué des thèmes économiques liés à l'assurance et à la réassurance, notamment en ce qui concerne les risques climatiques et cybernétiques. Dans ce cadre, le directeur général de la CAAT, Nacer Saïs, a affirmé lors de son intervention que trois risques majeurs sont gérés par les compagnies d'assurance et de réassurance, à savoir les risques liés au climat, aux technologies modernes, et aux tensions géopolitiques. Ces risques constituent "une préoccupation majeure" pour les acteurs économiques et les gouvernements dans le monde entier, en raison de "leur gravité et de leur incidence économique". Il a indiqué que le secteur des assurances se trouvait en "ligne de front" pour répondre aux besoins de protection exprimées par les parties prenantes, les entreprises économiques et les citoyens, estimant que les solutions actuelles demeurent malheureusement insuffisantes". Dans ce contexte, le DG de la CAAT a mis en avant la nécessité d'améliorer les offres d'assurance à l'avenir et d'opérer un changement dans le rôle des souscripteurs à l'assurance, en leur attribuant de nouveaux engagements, et ce afin de développer des mécanismes efficaces de prévention et de flexibilité. Il a relevé que les solutions développées dans les économies avancées pourraient être mises à profit en Algérie "afin de construire un modèle efficace de gestion des risques majeurs". Dans son intervention, l'expert en économie, Nazim Sini a passé en revue les principaux risques liés aux changements climatiques, qui ont également une incidence sur les compagnies d'assurance et de réassurance, relevant que les pertes matérielles liées aux catastrophes naturelles à l'échelle mondiale atteindront les 500 milliards de dollars à l'horizon 2030. M. Sini a recommandé aux compagnies d'assurance de s'adapter à la situation, en prenant une série de mesures, à l'instar de la création de cellules de prévention et de prévision des risques (CPR), et rendre obligatoire l'assurance-habitation, à travers le recours à l'Intelligence artificielle, ainsi que la création d'une commission conjointe réunissant les partenaires du ministère des Finances, de l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance (UAR), ainsi que le ministère de l'Environnement en vue d'élaborer un plan d'action pour faire face aux effets du réchauffement climatique. L'expert international en cyber-sécurité, Zinedine Boudgna, a fait observer, dans son intervention, que les risques cybernétiques figurent dans le top 10 des principaux risques et pourraient se glisser à la deuxième place dans les années à venir. Il a estimé que l'Algérie avait pris de "bonnes" initiatives pour protéger les données à travers la promulgation de plusieurs lois visant à garantir la protection des données, soulignant l'importance pour les entreprises de prendre des mesures pour s'adapter à cette situation et mieux connaître ces risques avant de mettre en place toute stratégie. Le responsable des comptes à "Marsh London", James Nickolson, a mis en avant les principaux développements à l'échelle internationale en matière d'assurance et de réassurance, exposant les principales augmentations des primes d'assurance au niveau mondial. Au terme du séminaire, la nouvelle identité visuelle de la Compagnie algérienne des Assurances (CAAT) a été dévoilée, "une décision prise dans le cadre d'une vision stratégique approfondie à l'effet de moderniser notre image de marque", a fait savoir la directrice de la communication de la compagnie, Yasmin Kaoua. (APS)