Le Conseil de sécurité des Nations unies a échoué, mardi, à faire aboutir les efforts de l'Algérie visant un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Ghaza, suite au veto opposé par les Etats-Unis à un projet de résolution présenté par l'Algérie dans ce sens. Dans son allocution devant le Conseil de sécurité avant le vote, le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, a indiqué que l'Algérie avait présenté ce projet de résolution pour des raisons humanitaires, ajoutant que les membres du Conseil ont eu suffisamment de temps pour examiner le contenu du texte, qui met l'accent sur les éléments clés suivants : imposer un cessez-le-feu à des fins humanitaires, permettre l'acheminement de l'aide humanitaire à toutes les parties de la bande de Ghaza sans entrave, et rejeter le déplacement forcé des Palestiniens, mais aussi se conformer aux mesures conservatoires décidées par la Cour internationale de justice (CIJ). Environ un mois après la décision de la CIJ, il n'y a aucune lueur d'espoir pour l'amélioration de la situation dans la bande de Ghaza, a-t-il soutenu. M.Bendjama avait affirmé que l'adoption des membres du Conseil de sécurité onusien du projet de résolution aurait pu constituer un soutien au droit des Palestiniens à la vie, à l'alimentation et à la santé. Voter contre le projet signifie accepter la famine comme arme de guerre contre des milliers de Palestiniens, approuver les attaques contre les hôpitaux et anéantir le rêve du peuple palestinien d'une vie meilleure, a-t-il ajouté. Treize (13) Etats ont voté en faveur de ce projet et un seul s'est abstenu, tandis que les Etats-Unis ont opposé leur veto pour la 3e fois depuis le début de l'agression sioniste contre Ghaza. Suite au rejet du projet de résolution, l'Algérie a exprimé, par la voix de son représentant, Amar Bendjama, son regret du nouvel échec du Conseil de sécurité à s'élever à la hauteur des appels et aspirations des peuples. Le représentant permanent de l'Algérie auprès de l'ONU a affirmé que l'Algérie "ne s'arrêtera pas jusqu'à ce que le Conseil de sécurité assume pleinement ses responsabilités et appelle à un cessez-le-feu", exprimant sa profonde gratitude à tous les membres pour leur participation constructive, tout au long du processus de négociation, et présenté ses remerciements à tous les Etats qui ont voté en faveur du projet de résolution et ceux qui ne se sont pas opposés à l'adoption de ce projet qui appelle à un cessez-le-feu à Ghaza. Ce projet de résolution véhicule un message fort aux Palestiniens, à savoir que le monde ne peut rester silencieux face à leur détresse, mais malheureusement, le Conseil de sécurité a échoué encore une fois à s'élever à la hauteur des appels et aspirations des peuples", "un échec qui ne le dispense pas d'assumer ses responsabilités, ni la communauté internationale de ses obligations envers le peuple palestinien désarmé, ni même les autorités d'occupation du devoir de mise en œuvre des mesures conservatoires de la Cour internationale de justice (CIJ)", a-t-il précisé. Il a affirmé dans ce contexte qu'"il est grand temps pour que l'agression cesse et que nous puissions faciliter l'acheminement des aides humanitaires vers toutes les régions de Ghaza". Précisant que "les deux résolutions 2712 et 2720 n'ont pas abouti aux résultats escomptés et que les aides ne couvrent pas le minimum des besoins des Palestiniens, M. Bendjama a souligné la nécessité de reconnaitre que seul un cessez-le-feu permettrait d'atteindre l'objectif escompté". La situation actuelle impose à tout un chacun, comme l'avait affirmé le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, "d'œuvrer à porter haut les principes et les objectifs de l'ONU, d'assurer la protection nécessaire au peuple palestinien, et de mettre fin à l'injustice historique qu'il subit" , a ajouté M. Bendjama. Il a rappelé que "les peuples de notre région considéraient et considèrent toujours le Conseil de sécurité, comme étant le garant de la légalité internationale, mais malheureusement, il les a déçus encore une fois". Dans ce cadre, l'ambassadeur d'Algérie à l'ONU a adressé un message à la communauté internationale, l'appelant à la nécessité de "répondre aux demandes de cessation des massacres ciblant les Palestiniens, en exigeant un cessez-le-feu immédiat. Quiconque va à son encontre doit revoir ses politiques et ses calculs, car les résultats des mauvaises décisions d'aujourd'hui mèneront, demain, à la violence et à l'instabilité dans notre région et dans le monde". "Interrogez-vous sur le résultat de vos décisions et sur la façon dont l'histoire vous jugera", a-t-il martelé. "Ce soir, nous enterrons nos martyrs en Palestine. Demain, l'Algérie reviendra au nom de la nation arabo-musulmane et des hommes libres de par le monde, et avec nous, les âmes des milliers d'innocents assassinés par l'occupant israélien dans l'impunité la plus totale, pour frapper aux portes du Conseil et exiger l'arrêt du bain de sang en Palestine. Nous ne nous arrêterons pas tant que ce Conseil n'aura pas assumé son entière responsabilité et appelé à un cessez-le-feu, car notre volonté est de fer et notre détermination est inépuisable", a-t-il affirmé au terme de son intervention.