L'Algérie a dénoncé, mardi soir à New York, la politique visant à affamer les Palestiniens à Ghaza qui est utilisée par l'occupant sioniste comme arme de guerre, appelant le Conseil de sécurité des Nations unies à exiger un cessez-le-feu immédiat dans ce territoire qui fait face à une agression barbare depuis le 7 octobre dernier. Dans une allocution prononcée lors d'une séance ouverte au Conseil de sécurité sur la "Protection des civils dans les conflits armés: la sécurité alimentaire dans la bande de Ghaza", le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, a indiqué que "la situation à Ghaza est alarmante et les populations subissent un traitement inhumain, rappelant ce que le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a dit à bon escient "quand on perd sa sécurité alimentaire, on perd sa dignité". "Pendant que les populations à Ghaza attendent les aides humanitaires, l'occupant sioniste utilise la famine comme arme de guerre", a rappelé M. Bendjama qualifiant l'utilisation délibérée et systématique de cette politique de "violation flagrante du droit international car elle vise à pousser les habitants du secteur à la détresse et au désespoir en portant atteinte à leur dignité". Il a souligné par ailleurs qu'en décembre dernier, les estimations du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) indiquaient qu'à la fin février 2024, tous les habitants de Ghaza, soit 2,2 millions d'habitants, seraient confrontés à des niveaux élevés d'insécurité alimentaire aiguë, soit le niveau le plus élevé dans le monde. Les efforts des travailleurs humanitaires et les rares décisions prises par le Conseil n'ont pas permis d'améliorer la situation, en l'absence d'un cessez-le-feu, regrette-t-il. M. Bendjama a indiqué en outre que la communauté internationale se retrouve impuissante et désespérée face à ce drame sans précédant, soulignant que le flux des aides actuellement est en deçà du niveau requis d'autant que les activités de commerce sont complètement paralysées. Le diplomate algérien a rappelé que le programme alimentaire mondial pour l'acheminement des aides dans le Nord de Ghaza a été suspendu pour des raisons de sécurité, estimant que les deux décisions 2712 et 2720 sont inefficaces sur le terrain et leur effet est limité et que "si l'agression ne cesse pas, l'acheminement des aides humanitaires sera compromis". Il a affirmé que l'agression contre Ghaza "est une punition collective infligée au peuple palestinien". "Notre silence est comme si l'on cautionnait la politique de famine et les massacres perpétrés contre les populations palestiniennes", a-t-il dit. Il a souligné que "le Conseil de sécurité doit exiger en urgence un cessez-le-feu car notre inaction équivaut à une complicité dans ce crime", a conclu M. Bendjama. La séance se tient à la demande de l'Algérie, du Guyana, de la Suisse et de la Slovénie, pour examiner l'état de la sécurité alimentaire à Ghaza face à la catastrophe humanitaire que vit le secteur, induite par l'agression sioniste qui se poursuit depuis le 7 octobre 2023.