Huit ans durant, elle a supporté la pénombre des geôles de l'occupant sioniste malgré les graves brûlures qu'elle a subies, enduré la douleur et les pires sévices avec une résilience à couper le souffle à ses bourreaux...l'ex-prisonnière Israa Jaabis, puisque c'est d'elle dont il s'agit, est devenue l'icône de la résistance féminine palestinienne. Libérée dans le cadre d'un accord d'échange de prisonniers entre la résistance palestinienne et l'occupant sioniste, effectué entre le 24 novembre et le 1er décembre dernier, l'ex-prisonnière résume le parcours résistant de la femme palestinienne dans toute sa dimension, contre l'occupant inique. Israa a montré au monde entier que l'incarcération et l'injustice sionistes ne sont pas parvenus et ne parviendront jamais à effacer l'identité palestinienne, tout comme ils ne réussiront pas à dissiper l'espoir et les espérances d'un peuple épris de liberté. En octobre 2015, Israa (appelée Oum Mouatassem en référence à son fils unique âgé de 14 ans), a été arrêtée par l'armée de l'entité sioniste pour tentative d'assassinat d'un soldat. Alors qu'elle était en route vers El Qods, les soldats de l'occupation ont ouvert le feu en sa direction, pensant qu'elle allait commettre un attentat suicide après avoir trouvé à bord de son véhicule une bonbonne de gaz qu'elle transportait avec quelques objets de son ancienne maison pour s'installer dans une autre demeure. Une violente explosion s'est produite entrainant des brûlures graves à Israa. Elle sera emprisonnée pendant huit ans, privée de soins . En dépit des sévices corporels et psychologiques qui lui ont été infligées durant la période de son emprisonnement, la volonté de Israa ne se trouvait guerre entamée, encore moins ses capacités intellectuelles. Oum Motassim a réussi, par sa ténacité et sa détermination inébranlables, à décrocher une licence en sciences sociales, alors qu'elle était encore en détention, avant d'être nommée Docteur honoris causa en développement humain, et ce de par les sessions de formation en Droit international qu'elle tenait à enseigner, à son tour, aux autres prisonnières. Auteur de plusieurs livres, de poèmes et de récits, Israa s'est également essayée au dessin et compte à son actif plusieurs œuvres en art plastique. Les jours, les mois et les années se succédaient pour la prisonnière palestinienne jusqu'au 7 octobre dernier, marquant le lancement de l'opération baptisée "Déluge d'El Aqsa" qui avait changé la vie de dizaines de prisonniers affranchis après des années de détention. Immense et ineffable était la joie de Israa, en apprenant que son nom figurait en tête de liste des prisonniers concernés par l'accord d'échange de détenus. "Elle se dit envahie à ce moment là de sentiments foisonnants, aussi intenses que contradictoires", frappée d'une forte émotion, entre joie et douleur", un sentiment inédit, celui de retrouver sa liberté après tant de souffrances, mais non sans amertume, vu les massacres perpétrés par l'entité sioniste contre la population de Ghaza. Trois mois après sa libération, Israa a avoué "je n'y crois toujours pas, je suis libre!", ajoutant "même les membres de ma famille ont du mal à croire que je suis parmi eux". Israa, qui vit à Al-Qods avec son fils unique, entame un long processus de traitement pour se remettre des séquelles de l'accident tragique qu'elle a subi. Elle a commencé cette étape par un traitement dentaire en attendant de passer aux autres diagnostics. Parallèlement à son traitement médical, la mère d'Al-Mu'tasim tente de reprendre sa vie active et dynamique. Elle prévoit d'imprimer les livres qu'elle a écrits en prison, notamment le livre "Mawjou'a" dans sa version longue et détaillée, et de participer à des expositions d'art, ainsi qu'à des conférences sur la littérature, la poésie, le développement personnel et le service social. Dans un message empreint d'espoir et exprimé avec toute la patience acquise durant son incarcération, elle a appelé les prisonnières palestiniennes détenues dans les geôles de l'occupant sioniste à faire preuve de patience et de résilience pour faire face à cette période difficile de leur vie, jusqu'à ce que le soleil de la liberté se lève. Elle a également adressé un message à toutes les mères palestiniennes à l'occasion du 8 mars, les encourageant à inculquer à leurs enfants la culture, l'espoir et le savoir et à leur apprendre la résilience afin qu'ils puissent avoir un avenir meilleur. L'histoire d'Israa est un exemple de résilience pour de nombreuses personnes dans le monde. Elle pourrait également être le scénario d'un récit des souffrances endurées dans la pénombre des geôles de l'occupation et qui entacheront à jamais le front d'un occupant inique et inhumain.