L'accès aux soins de santé à Ghaza est désormais "totalement inadéquat", a déclaré l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à l'issue d'une mission conjointe d'évaluation à l'hôpital Al-Shifa, devenu une "coquille vide avec des tombes humaines après le dernier siège" sioniste. La mission multi-agence, menée par l'OMS le 5 avril, en collaboration avec le directeur intérimaire de l'hôpital Al-Shifa, a examiné l'étendue des destructions suite à des agressions des forces d'occupation contre l'enclave palestinienne. Comme la plus grande partie du nord de Ghaza, l'hôpital Al-Shifa "n'est plus qu'une coquille vide après le dernier siège", a déclaré l'OMS, et il ne reste plus aucun patient dans l'établissement où la plupart des bâtiments sont gravement endommagés ou détruits et la majorité des équipements inutilisables ou réduits en cendres. "Dans la même zone, de nombreux cadavres étaient partiellement enterrés avec leurs membres visibles. Au cours de la visite, le personnel de l'OMS a vu au moins cinq corps partiellement recouverts sur le sol, exposés à la chaleur", avec "une odeur âcre de corps en décomposition qui envahissait l'enceinte de l'hôpital", a ajouté l'OMS, rappelant que "la sauvegarde de la dignité, même dans la mort, est un acte d'humanité indispensable". Selon le directeur intérimaire de l'hôpital, les patients ont été détenus dans des conditions épouvantables pendant le siège sioniste. Au moins 20 d'entre eux sont tombés en martyrs, en raison du manque d'accès aux soins et des déplacements limités autorisés pour le personnel de santé. Alors que l'OMS a célébré dimanche la Journée mondiale de la santé sur le thème "Ma santé, mon droit", ce droit fondamental est totalement hors de portée pour les Palestiniens à Ghaza, a déclaré l'agence, rappelant que les hôpitaux "ne doivent pas être militarisés, utilisés à mauvais escient ou attaqués". Entre la mi-octobre et la fin mars, plus de la moitié des missions de l'OMS ont été refusées, retardées, entravées ou reportées. "Alors que les besoins en matière de santé augmentent, l'absence d'un système de déconfliction fonctionnel constitue un obstacle majeur à l'acheminement de l'aide humanitaire à l'échelle nécessaire", a déclaré l'agence sanitaire des Nations unies. La destruction de l'hôpital Al-Shifa et du complexe médical Nasser dans la ville de Khan Younis, "a brisé la colonne vertébrale d'un système de santé déjà mal en point". Sur les 36 hôpitaux qui desservaient plus de deux millions de Palestiniens de Ghaza, seuls 10 restent à peu près fonctionnels, et les types de services qu'ils peuvent fournir sont très limités, a encore signalé l'OMS, redoutant à l'occasion, toute incursion militaire sioniste à Rafah, où près de 1,5 million de personnes sont réfugiées, et qui "ne pourrait qu'entraîner une perte supplémentaire de soins de santé et aurait des conséquences sanitaires inimaginables". La mission de vendredi a subi des retards importants au point de contrôle militaire sionistes menant vers Al-Shifa. Le même jour, une autre mission à destination des hôpitaux Al-Awda et Kamal Adwan, pour déployer des aides en équipes médicales, du carburant, et l'orientation des patients en situation critique, a subi des retards inutiles, y compris la détention d'un chauffeur de camion de ravitaillement qui faisait partie du convoi.