La pépite de la gymnastique algérienne Kaylia Nemour a confirmé, dimanche à l'Aréna de Bercy à Paris, à l'occasion des Jeux olympiques, sa suprématie à l'agrès des barres asymétriques, en s'adjugeant haut la main, la médaille d'or, avec 15.700 points, une note inégalée jusqu'à présent. Après sa très belle 5e place au concours général des JO, jeudi soir, pour une première participation, Nemour a réalisé son rêve de ramener une médaille olympique aux Jeux de Paris pour l'Algérie, où elle reçoit un soutien sans faille. Dimanche, elle a une nouvelle fois, confirmé sa suprématie aux barres asymétriques, son agrès de prédilection et qu'elle domine depuis un certain 26 mai 2023, à l'occasion des Championnats d'Afrique à Pretoria (Afrique du Sud), où elle a inscrit un nouveau mouvement inédit dans cet agrès dans le code de pointage qui porte aujourd'hui son nom "NEMOUR". A Paris, Kaylia Nemour a réalisé une note superbe à 15.700 points, devant la Chinoise Qiu Qiyuan (15.500 pts) et l'Américaine Lee Sunisa (14.800 pts). Lors des qualifications sur le même agrès, Nemour, avait obtenu la note de 15.600 pts, qui la placée déjà sur le podium olympique, mais après avoir la note de 15.500 pts réalisée, lors de la finale du dimanche, par l'athlète chinoise Qiu Qiyuan, l'Algérienne devait faire nettement mieux pour s'assurer une place au podium, surtout qu'il restait deux athlètes derrière elle. "Après la note de 15.500 pts de Qiyuan, je me suis dit qu'il va falloir que je me batte, je me suis vite reconcentrée, car l'enjeu était la médaille suprême et c'était là qu'il fallait le faire et j'ai réussi", a expliqué la nouvelle pépite à l'issue de son sacre. Ce qui est impressionnant chez la pépite algérienne, c'est qu'elle enchaîne tous les éléments aux barres asymétriques. Les mouvements de bascule, qui parasitent la performance, elle n'en fait qu'un au début et à la fin. Si elle réussit tout son mouvement, tout s'enchaîne et cela met beaucoup de rythme et d'amplitude, semblable à une partition musicale. Une médaille qui en appellera d'autres Déjà un certain 26 mai 2023, Kaylia Nemour, était entrée à tout jamais dans l'histoire de la gymnastique mondiale, à l'occasion des championnats d'Afrique à Pretoria (Afrique du Sud), où elle avait inscrit un nouvel élément aux barres asymétriques dans le code de pointage: c'est un franchissement dorsal de la barre supérieure en position tendue amené d'un grand tour arrière avec les jambes serrées. Classé G (0,7 pt), soit la valeur la plus haute à ce jour attribuée à cet agrès, cet élément s'appelle désormais: le "Nemour". Avant de mettre un coup de tampon à son nom dans le code de pointage, la vice-championne du monde aux barres asymétriques en 2023 a travaillé et répété à outrance son mouvement, l'a peaufiné pendant deux ans avant de le réaliser et de le réussir en compétition pour le valider auprès de la Fédération internationale de gymnastique (FIG). "Quand on a vu l'aisance que Kaylia avait sur le Stalder serré, on a pensé qu'elle pouvait faire cet élément très difficile. Il y a aussi une particularité morphologique car c'est une grande gymnaste (1,66 m). Autant, pour certains éléments, ça la désavantage, mais pour celui-là, cela lui permet de passer debout sur la barre", avait indiqué son coach Marc Chirilcenco Après ces titres lors des coupes du monde aux barres asymétriques, Kaylia Nemour, est surtout devenue, à l'occasion desJO-2024 de Paris, l'une des toutes meilleures du globe aux barres asymétriques, lui permettant sans prétention de viser d'autres sacres aux plus grands rendez-vous, dont notamment les prochains JO-2028 de Los Angeles, où elle aura comme objectif de conserver son titre olympique. Cette première médaille olympique dans l'histoire de la gymnastique algérienne est aussi la première arabe et africaine (garçons et filles). Il s'agit aussi de la première médaille en vermeil pour l'Algérie depuis les Jeux olympiques de Londres en 2012, et la 6e breloque en or dans l'histoire de la participation algérienne au rendez-vous olympiques.