L'Algérie a condamné fermement, mercredi devant le Conseil de sécurité, les dernières déclarations faites par des responsables sionistes, appelant à l'annexion de la Cisjordanie ainsi que les décisions de l'entité sioniste visant à interrompre les activités de l'UNRWA. "Nous condamnons fermement les déclarations faites par de nombreux responsables (sionistes) appelant à l'annexion de la Cisjordanie, une violation claire du droit international", a déclaré Amar Bendjama, Représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies. Le diplomate, qui intervenait lors d'une réunion consacrée à la situation au Moyen-Orient et en Palestine, a affirmé que les déclarations faites par les responsables sionistes étaient à même de "compromettre toute perspective de paix" et de "saper les efforts consentis en vue de l'établissement de l'Etat de Palestine". "Nous réitérons notre ferme condamnation des décisions adoptées par les autorités (d'occupation) visant à mettre un terme aux activités de l'UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) dans les Territoires palestiniens occupés", a-t-il également indiqué. "Si elles sont appliquées, ces mesures empêcheront totalement les Palestiniens d'avoir accès aux services vitaux fournis par l'UNRWA", a relevé Amar Bendjama. "Permettez-moi d'être clair, l'UNRWA est irremplaçable. Il opère en vertu d'un mandat de l'Assemblée générale des Nations unies et reflète la volonté collective de la communauté internationale", a-t-il rappelé. "Toute tentative de saper le travail de l'UNRWA est un affront à la communauté internationale dans son ensemble. Nous devons tous travailler de concert pour préserver l'UNRWA et nous assurer qu'il poursuive son travail essentiel", a insisté le diplomate. Par ailleurs, M. Bendjama a attiré l'attention sur le fait que l'entité sioniste commettait un véritable génocide à Ghaza, citant le dernier rapport d'Amnesty International qui a été clair sur cette question. Il a signalé que plus de 45.000 personnes sont tombées en martyres à Ghaza depuis le début de l'agression sioniste, le 7 octobre 2023, notant que 70% de ces victimes sont des femmes et des enfants et que le nombre de blessés avait dépassé les 107.000. En plus de la destruction massive des infrastructures et la violence permanente, la population de Ghaza fait face aux maladies et à la famine qui représentent désormais des "menaces omniprésentes". "L'aide humanitaire demeure très insuffisante pour répondre à l'immense demande de la population. Ghaza est devenue un cimetière pour les vivants", a-t-il regretté. Il a affirmé, d'autre part, que l'armée d'occupation sioniste chassait systématiquement les civils palestiniens d'un refuge à un autre. Le 15 décembre, il y a juste trois jours, quatre écoles abritant des familles déplacées ont été bombardées par l'armée sioniste, tuant au moins 50 personnes, a signalé le représentant algérien. "Que va faire la communauté internationale face à ce génocide ? (...) N'est-ce pas le moment pour la justice ?", s'est-il interrogé. "Stopper le nettoyage ethnique est pour nous un devoir moral et légal", a martelé M. Bendjama. Il a déploré, à ce propos, l'incapacité du Conseil de sécurité à imposer "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent". La situation en Cisjordanie incluant Al-Qods occupée est également alarmante, a-t-il soutenu. Le Conseil de sécurité, l'Assemblée générale et la Cour internationale de justice ont réaffirmé que les colonies sionistes et les pratiques associées "constituaient de flagrantes violations contre le droit international. Malgré cela, la colonisation se poursuit sans relâche", a-t-il souligné. "Rien qu'en 2024, des plans pour la réalisation de 13.000 logements ont été adoptés. Pendant ce temps, les maisons des Palestiniens sont détruites et les Palestiniens vivent dans la terreur de la violence des colons, enhardis par la protection assurée par les autorités de l'occupation" sioniste, a-t-il indiqué. "En moyenne, un enfant palestinien est tué tous les deux jours en Cisjordanie", a-t-il ajouté. "Les développements à Ghaza, en Cisjordanie et dans la région au sens large reflètent les véritables intentions de la puissance occupante", a noté l'intervenant, estimant que la situation n'était pas "irréversible". Il a ajouté que le Conseil de sécurité devait faire respecter le droit international et obliger les responsables de violations du droit international humanitaire à rendre des comptes. Le diplomate a rappelé, enfin, la déclaration du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, dans laquelle il a affirmé que "la stabilité et la sécurité au Moyen-Orient sont étroitement liées à la résolution de la question palestinienne, qui nécessite la fin de l'occupation et la restauration des droits inaliénables du peuple palestinien".