L'Algérie, par la voie de son représentant permanent à l'ONU, l'ambassadeur Amar Bendjama, a appelé mercredi le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités en contraignant l'entité sioniste à se plier à ses résolutions et aux décisions de la Cour internationale de justice (CIJ) relatives aux territoires palestiniens. Lors de son intervention à la séance du Conseil de sécurité consacrée à "la situation au Moyen-Orient y compris la question palestinienne", M. Bendjama a insisté sur l'obligation du Conseil de faire appliquer les dernières décisions de la CIJ, à savoir imposer à l'entité sioniste de stopper son agression contre Rafah et de permettre le passage de l'aide humanitaire. Plus généralement, le représentant de l'Algérie a rappelé que le Conseil de sécurité devait aussi appliquer ses propres résolutions relatives à la politique illégale de colonisation dans les territoires palestiniens par l'entité sioniste. "Le Conseil de sécurité doit pleinement appliquer ses résolutions pertinentes (dont) la résolution 23/34, par exemple, qui stipule clairement que les colonies (sionistes dans les territoires palestiniens) sont illégales et représentent une violation flagrante du droit international", a-t-il affirmé. "Pourtant quelque 800.000 colons résident actuellement illégalement en Cisjordanie et transforment la vie des Palestiniens en un véritable cauchemar", a ajouté M. Bendjama, rappelant que les autorités sionistes avaient également approuvé récemment la construction de 10.000 unités d'habitation dans les territoires palestiniens au profit des colons sionistes et ont décidé d'augmenter les financements alloués aux colonies déjà existantes. Parallèlement, "la puissance occupante poursuit sa politique de démolition de maisons et des constructions palestiniennes", a-t-il dit, précisant que, depuis le début de l'année en cours, 470 démolitions ont été supervisées par les autorités sionistes dans les territoires palestiniens occupés, en plus, a-t-il ajouté, "des efforts visant à judaïser El Qods et ses lieux saints". La sombre réalité en Cisjordanie, a-t-il rappelé, est aggravée par la situation à Ghaza, affirmant que "le bilan humain des massacres sionistes dans la bande de Ghaza se passe de tout commentaire". M. Bendjama a assuré, en outre, que "la souffrance des Palestiniens, qui a commencé avec l'occupation sioniste, ne disparaîtra qu'avec la fin de cette occupation". Pour cela, a-t-il martelé, il ne faudra pas attendre que l'entité sioniste applique d'elle-même les résolutions du Conseil de sécurité. "Sur instruction du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, l'Algérie en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité, et avec le soutien du groupe arabe, a décidé de présenter un projet de résolution exhortant chacun dans ce conseil à assumer ses responsabilités. Nous espérons que ce projet de résolution pourra recueillir le soutien de chaque membre du conseil. Il nous faut un conseil uni car attendre que la puissance occupante respecte volontairement le droit international (...) n'aura pas de sens", a-t-il soutenu. Il a rappelé, à ce propos, la volonté affichée de l'entité sioniste de poursuivre ses crimes à Ghaza et sa tentative de discréditer l'UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) et de faire passer cette agence onusienne chargée d'aider les réfugiés palestiniens pour une organisation terroriste. "Nous appelons le Conseil de sécurité à défendre cette organisation essentielle pour la stabilité du Moyen-Orient", a conclu le représentant de l'Algérie à l'ONU.