La situation sanitaire et humanitaire s'est aggravée davantage pour la population palestinienne après la destruction de l'hôpital "Kamal Adwan", dernier grand établissement qui était encore opérationnel au nord de l'enclave assiégée, a affirmé la coordinatrice d'urgence pour Médecins sans frontières (MSF) sur place, Amande Bazerolle. L'accès aux soins de santé "n'existe plus" dans le gouvernorat de Ghaza-Nord, a déclaré cette humanitaire à la radio et télévision suisse (RTS). "Nous n'y avons quasiment plus accès", de même que l'OMS ou le CICR, a-t-elle ajouté, expliquant que les ghazaouis " n'ont plus de médicaments ni de ressources pour faire fonctionner les hôpitaux, de l'eau potable ou de l'essence pour les générateurs". Témoin des attaques sionistes contre le système de santé ghazaoui, qu'elle a jugé "délibérées", Amande Bazerolle a estimé que les insignes humanitaires "ne protègent plus". "Que ce soit au Liban où à Ghaza, nous partageons toutes nos données avec les (forces sionistes). Et ça ne nous protège pas. Des hôpitaux dans lesquels nous étions présents ont été ciblés. Au Liban, c'est pareil. En dépit du partage de nos coordonnées GPS et de l'annonce préalable de nos mouvements quotidiens, on se voit quand même pris à partie", a-t-elle fustigé. La mission de MSF, basée à al-Mawasi dans le sud de Ghaza, maintient quelques activités à Ghaza-City. Et dans le sud, où se concentre désormais la grande majorité de la population ghazaouie, soit quasiment deux millions de personnes, "la situation est également insoutenable", a-t-elle confié. "Aujourd'hui, vu les conditions climatiques, on voit beaucoup de maladies respiratoires dans nos centres de santé. Tout le monde vit sous tente, donc tout le monde a très froid. Trois bébés sont décédés d'hypothermie ces derniers jours. On voit aussi énormément de maladies de peau dues à un manque d'accès à l'eau. Et beaucoup de gens victimes de maladies chroniques doivent consulter toutes les semaines, parce que l'approvisionnement en médicaments est extrêmement difficile, donc on ne peut pas se permettre de leur donner des réserves pour trop longtemps", a-t-elle ajouté. De plus, les équipes de MSF doivent composer avec la menace permanente. Mi-décembre, elles ont été prises dans des tirs "très proches", a raconté la médecin humanitaire. "Les tirs continuent d'ailleurs ces derniers jours, à côté de nos structures et de celles du Comité international de la Croix-Rouge", a-t-elle déploré.