ABEBA - Le 38ème sommet de l'Union africaine (UA) prévu, samedi et dimanche à Addis-Abeba, se concentrera sur la promotion de la cause de la justice et le paiement des réparations aux Africains, étape concrète vers la réparation des torts historiques et la promotion de l'apaisement chez les peuples du continent et les personnes d'ascendance africaine. Le thème retenu cette année : "La justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine par les réparations", a été choisi par les chefs d'Etat et de gouvernement lors de la 37e session ordinaire de l'Assemblée de l'Union qui s'est tenue en février 2023 à Addis-Abeba. L'objectif visé et de contribuer à rassembler les citoyens africains et la diaspora africaine pour construire un front commun et uni, pour la cause de la justice et du paiement des réparations aux Africains pour les crimes historiques et les atrocités de masse commises contre les Africains et les personnes d'ascendance africaine, notamment la colonisation, l'apartheid et le génocide. Il s'agit d'élaborer une position africaine commune sur les réparations et l'apaisement, ainsi que pour mettre en place un programme d'action UA. Cette position devrait porter sur une série d'initiatives visant à remédier aux injustices historiques découlant de la colonisation, de l'esclavage et de la discrimination systémique, notamment : la reconnaissance historique, les réparations financières, la restitution des terres, la préservation culturelle, les réformes politiques, la responsabilité internationale et l'autonomisation des communautés. Lire aussi: 38e Sommet de l'UA: renouvellement des instances dirigeantes dans un contexte marqué par l'apparition de nouvelles crises Les dirigeants africains devraient, dans ce contexte, mettre l'accent sur la nécessité de reconnaître et de documenter les impacts du colonialisme et de l'esclavage sur les sociétés africaines. Cela comprend la recherche et la reconnaissance publique des injustices subies par les peuples africains au fil des siècles. S'agissant des réparations financières, les propositions présentées jusque-là comprennent souvent des paiements compensatoires aux nations et communautés africaines touchées par l'exploitation coloniale. Cela pourrait également impliquer des investissements dans les infrastructures, l'éducation et les soins de santé pour soutenir le développement économique. Dans leur quête de justice et de réparation des torts passés, les Africains devraient également s'attaquer aux problèmes de propriété foncière et de restitution, en particulier dans les pays où les terres ont été confisquées aux populations autochtones. Cela peut impliquer la restitution des terres ou l'indemnisation des communautés pour les territoires perdus. L'accent devrait être mis, par ailleurs, sur les efforts à déployer pour restaurer et promouvoir le patrimoine culturel africain qui a été supprimé ou détruit pendant la période coloniale. Cela comprend le financement des institutions culturelles, des programmes éducatifs et la restitution des objets culturels. Sur le plan des réformes politiques à engager, les Africains devraient plaider en faveur de changements dans les politiques qui perpétuent les inégalités et la discrimination à travers la réalisation de réformes dans les domaines de l'éducation, de la santé et des politiques économiques qui affectent de manière disproportionnée les communautés africaines. Lors de discussions approfondies sur les dimensions multiformes des réparations, menées précédemment, un accent particulier a été mis sur la question de la responsabilité internationale. En effet, la question d'engager les organismes internationaux à demander des comptes aux anciennes puissances coloniales pour leurs actes a été évoquée afin de favoriser un sentiment de responsabilité mondiale. Cela peut se traduire par des pressions diplomatiques ou des actions en justice devant les tribunaux internationaux. Soutenir les mouvements populaires et donner aux communautés locales les moyens de mener leurs propres initiatives de justice réparatrice est l'une des pistes déjà évoquées pour guérir des blessures du passé. Il s'agit aussi de maintenir l'élan et le débat sur la justice réparatrice à travers des campagnes et des forums publics pour sensibiliser et soutenir la cause.