ABEBA - Le Djiboutien Mahmoud Ali Youssouf, le Kényan Raila Amolo Odinga et le Malgache Richard Randriamandrato sont candidats pour succéder au Tchadien Moussa Faki Mahamat – dont le mandat est arrivé à terme – au poste de président de la Commission de l'Union africaine (UA), réservé pour ce scrutin à un représentant de l'Afrique de l'Est. Favori de cette élection, organisée à l'occasion du 38ème sommet de l'UA, samedi et dimanche à Addis-Abeba, l'ancien Premier ministre kényan, Raila Amolo Odinga, s'est engagé à collaborer avec les dirigeants africains pour obtenir deux sièges permanents pour le continent au Conseil de sécurité des Nations unies. Lors d'un débat télévisé avec les deux autres candidats, le 13 décembre dernier, Raila Odinga a estimé que la représentation de l'Afrique au Conseil de sécurité de l'ONU, assortie d'un droit de veto, est essentielle pour assurer l'équité sur la scène internationale. "Il est inacceptable que ce continent de 1,4 milliard d'habitants soit exclu alors que l'Europe détient trois sièges permanents", a-t-il affirmé. Le candidat kenyan s'est engagé à accorder la priorité à la résolution des conflits et à s'attaquer aux causes profondes de l'instabilité tout en promouvant des institutions efficaces afin de créer un environnement propice au développement et à la prospérité de l'Afrique. Il a pris également l'engagement de renforcer le commerce intra-africain, de réduire la dépendance excessive de l'Afrique au financement extérieur et à réussir la transformation agricole du continent. M. Odinga sera notamment opposé au ministre djiboutien des Affaires étrangères, Mahmoud Ali Youssouf. "Je m'engage fermement à exercer un leadership responsable, à renforcer la gouvernance et la démocratie, à renforcer nos capacités institutionnelles, à promouvoir la paix et la sécurité, à stimuler le développement économique et social, à développer les infrastructures, à entreprendre une transition audacieuse face aux défis environnementaux, à soutenir l'avenir et la jeunesse, de l'emploi, de l'égalité des genres et de la diaspora africaine, ainsi qu'à promouvoir la place de l'Afrique sur la scène mondiale", a souligné, dans sa déclaration de candidature, Ali Youssouf, ministre des affaires étrangères djiboutien depuis 2005. Le chef de la diplomatie djiboutienne s'est engagé également à renforcer la sécurité régionale et à favoriser l'unité au-delà des clivages linguistiques et culturels en Afrique. Il estime que les Africains doivent prendre en charge le programme de paix et de sécurité en Afrique, car le soutien étranger a entravé les progrès durables. Quant à Richard Randriamandrato, il a affirmé vouloir libérer le potentiel économique de l'Afrique. L'ancien ministre malgache des Affaires étrangères s'est engagé à prendre des mesures progressives en vue d'une libéralisation totale du commerce, afin de garantir une croissance économique inclusive. Selon Richard Randriamandrato, le commerce intra-africain est faible (12,6% seulement de l'ensemble des échanges sur le continent) et accuse un retard considérable par rapport à des régions comme l'Union européenne. "Je suis économiste et financier. Tout d'abord, pour développer l'économie au niveau continental, nous devons développer le commerce par le biais de la libéralisation", a déclaré M. Randriamandrato, lors du débat qui a réuni les trois candidats. Richard Randriamandrato a estimé également qu'il était nécessaire de renforcer les blocs économiques régionaux, et de réduire l'influence étrangère dans les affaires de sécurité de l'Afrique. Pour être porté à la tête de la Commission de l'Union africaine, le candidat doit obtenir une majorité des deux tiers des 55 Etats membres de l'Organisation, un exploit qui nécessite souvent des alliances régionales et stratégiques. Le mandat est de 4 ans, renouvelable une fois.