"Izuran au pays des hommes libres", un roman de Fatéma Bakhai, qui a exploré les racines berbères de l'Algérien en le reliant, étape après étape, au fil perdu des racines de ses origines les plus lointaines. La romancière Bakhai a su, dans ce roman publié récemment par les éditions "Alpha", accrocher le lecteur jusqu'à la dernière ligne grâce à un style de narration simple, pour décrire les modes de vie des hommes et des femmes dans les bois et qui se déplacent à la recherche d'une vie plus facile. L'écrivaine a mis en exergue dans ce roman de 202 pages, le mode de vie primitif des hommes à une époque reculée de la préhistoire, dans la région de l'Afrique du Nord, où l'homme luttait contre la nature pour assurer sa continuité, même les noms des personnages étaient extraits des caractéristiques de leur physique comme "Longues Jambes", "Poil-Rouge", "Yeux Pailletés", "Peau de Lait" et "Petite Boiteuse". La société de l'époque était gouvernée pas la femme, connue pour sa sagesse et son savoir-faire. Elle était gérée aussi par la loi de la force, les personnes faibles étaient marginalisées et la romancière a bien décrit le mal ressenti par la "Petite Boiteuse", rejetée par sa société, "les enfants qui naissaient difformes ou malades étaient abandonnés, étouffés". L'imagination fertile de Fatéma Bakhai a effacé la raison, dans certains extraits, l'histoire de la "Petite Boiteuse" était pleine de fiction. Elle s'est réfugiée dans un abri loin de ses proches après la mort de la matriarche qui l'aimait beaucoup. Elle avait un bélier blanc protecteur. "Tous ceux de la horde et des autres hordes avaient pris l'habitude de voir cette femelle frêle, accompagnée de son énorme bélier blanc, traverser la brousse, s'attarder près du lac (...), plus personne n'aurait osé lui jeter une pierre ou montrer le moindre signe d'agressivité à son égard". Après des années et des générations, la horde devenait une tribu, les hommes qui portaient des noms signifiant les caractéristiques physiques avaient changeaient et la grande matriarche s'appelait "Ayye". C'est elle qui a décidé de faire sortir la tribu de la terre stérile vers une nouvelle terre fertile après avoir consulté les ancêtres. Dans le huitième chapitre, le roman a pris un aspect historique. L'écrivaine a utilisé un style qui a marié la réalité à l'imagination, en permettant aux personnages de s'exprimer dans un contexte historique en les intégrant dans la période de Hannibal (247-183 av J.-C), Syphax (mort en 203 av. J.-C) et Massinissa (prend le pouvoir en 203 av. J.-C) , Juba 1(mort vers 46 av J.-C), Jugurtha (mort en 104 av. J.-C), Tacfarinas (chef de l'insurrection numide de 17 av J.-C et mort en 24 après J.-C) et l'empereur romain Caracalla (règne de 306 à 337) et autres personnalités qui ont laissé leurs traces dans l'histoire de la région. A travers ce roman, Fatéma Bakhai a résumé la vie des anciens habitants de la région du Maghreb en focalisant sa fiction sur l'aspect humain.