Le Parlement européen a adopté jeudi l'accord conclu entre l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis sur la lutte contre le financement du terrorisme, permettant ainsi à Washington d'avoir accès aux données bancaires des citoyens de l'UE. Lors d'un vote organisé au cours d'une session plénière du Parlement à Strasbourg, une large majorité d'eurodéputés (484) ont approuvé cet accord contre 109 qui se sont opposés et 12 se sont abstenus. Selon le texte, le Trésor américain pourrait à partir du 1er août avoir à nouveau accès, aux données financières de 8.000 institutions et banques de 200 pays gérées par la société Swift, dont le siège est à Bruxelles. Des données bancaires de citoyens de l'UE pourraient ainsi être transférées aux Etats-Unis dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans le monde, notamment ses sources de financement. Le parlement européen avait rejeté en février dernier un premier projet pour le transfert des données bancaires, estimant que les garanties offertes par l'Administration américaine pour la protection de ces données privées étaient insuffisantes. Après ce rejet, un nouvel accord a été négocié par la commissaire en charge des Affaires intérieures Cecilia Malmström, et avait reçu l'approbation des gouvernements européens fin juin, avant d'être soumis aux eurodéputés. Les Etats-Unis estiment que cet accord est primordial dans la lutte contre le terrorisme. Washington avait déjà utilisé les données bancaires des banques et institutions européennes après les attentats terroristes du 11 septembre 2001 à New York. L'UE, soucieuse de la protection des données des citoyens européens, avait exigé des garanties sur ce sujet de la part des Américains. L'accord autorisant le transfert de données bancaires d'Européens aux Etats-Unis dans le cadre de la lutte contre le financement du terrorisme "protège mieux nos concitoyens", a jugé jeudi le président américain Barack Obama. "La menace terroriste à laquelle les Etats-Unis et l'Union européenne font face est toujours présente. Avec cet accord, tous nos concitoyens seront mieux protégés", a indiqué M. Obama dans un communiqué diffusé par la Maison Blanche.