La vie sociale durant le Ramadhan revêt une saveur particulière dans la wilaya d'Adrar et diffère d'une zone à une autre, chacune se distinguant par ses propres traditions ancestrales et habitudes culinaires qui font le charme de ce mois saint. Durant le Ramadhan, toutes les familles de la région de Touat rivalisent d'ingéniosité dans la préparation des différents plats traditionnels notamment "El H'sa", une soupe à base de blé local communément appelé Zambou et qui est à l'origine du goût "exceptionnel" de ce plat traditionnel très prisé, confient les connaisseurs. Entre autres ingrédients utilisés dans l'assaisonnement de ce fameux plat, les épices que les familles sélectionnent et préparent soigneusement et spécialement pour le mois de Ramadhan. "El Khtim" est un mélange renommé à Adrar, composé d'épices fermentées et gardées sous forme de petites pattes asséchées, pour l'usage quotidien et la préparation d'El Hsa. Par ailleurs, les habitants de la région de Touat passent les soirées du Ramadhan chacun selon ses goûts, jusque sur les dunes de sables, souvent autour d'un thé. Rien de bien original à signaler de ce côté, en l'absence notoire d'activités culturelles dignes de ce nom. Certaines traditions ancestrales demeurent très ancrées dans les villes et villages d'Adrar notamment durant El S'hour, et là, on retrouve le bon vieux "Messaharati", cet homme qui prend volontairement sur lui la tâche de réveiller les habitants pour le dernier repas avant la reprise du jeûne, au son du tambour et en scandant des récitals religieux rappelant les vertus du s'hour. Les familles adraries accordent également un intérêt particulier aux enfants qui pratiquent le jeûne pour la première fois, et qu'elles tiennent à l'occasion à inviter à partager le repas du f'tour chez elles, en guise d'encouragement et de rappel de l'importance symbolique de ce pilier de l'Islam.