Dans le cadre des auditions annuelles qu'il dirige sur les activités des différents départements ministériels, M. Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a présidé une réunion restreinte d'évaluation consacrée au secteur de l'Energie et des Mines. Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi, a présenté, à cette occasion, le bilan des réalisations du secteur pour la période 2000-2009, ainsi que les perspectives de son développement à moyen terme, à travers les programmes pour 2010-2014. En matière de réalisations, les principaux points développés ont concerné, notamment l'effort d'accroissement des réserves nationales d'hydrocarbures, à travers un investissement soutenu dans l'activité de recherche et d'exploration, mais aussi, en matière d'optimisation de l'exploitation des gisements de pétrole et de gaz. En matière de transformation et de valorisation des hydrocarbures, le secteur a poursuivi la réalisation de grands projets de pétrochimie de base, d'unités de liquéfaction, ainsi que la réhabilitation de l'outil de raffinage et son expansion afin de répondre en particulier à la demande du marché intérieur en carburants. La branche des mines et carrières a connu, elle aussi, une croissance appréciable au cours de la même période. Les perspectives de développement à moyen terme de l'amont pétrolier montrent que la production nationale d'hydrocarbures connaîtra un rythme de croissance, reflétant l'effort d'optimisation de l'exploitation des gisements. Cette croissance de la production primaire d'hydrocarbures sera accompagnée par le confortement et l'expansion des grandes canalisations de transport, notamment du gaz naturel, pour répondre à la forte hausse attendue de la demande intérieure et à l'augmentation des capacités d'exportation. Pour sa part, l'activité aval connaîtra un réel déploiement durant les prochaines années, à travers, notamment la réalisation de nouvelles unités. Les capacités de production de l'électricité, qui ont connu une croissance soutenue durant la décennie, enregistreront une forte expansion à moyen terme à travers la réalisation de nouvelles centrales pour une capacité globale de plus de 4000 mégawatts (MW), à l'effet de répondre à la hausse de la demande nationale avec une réserve adéquate de capacité sur la période. Concernant l'électricité et la distribution du gaz, l'évaluation du secteur a fait ressortir les efforts consentis par l'Etat en matière d'alimentation de la population, qui ont permis de porter le taux de l'électrification du pays à plus de 98% et celui de raccordement au gaz naturel à plus de 44% des foyers. L'expansion significative du réseau national de transport et de distribution de l'électricité et du gaz durant les dernières années, sera poursuivie sur la période 2010-2014, par la réalisation de 14000 km par an de lignes d'électricité et de 9300 km par an de canalisations de gaz naturel. Le volet relatif aux énergies renouvelables et à la promotion de l'efficacité énergétique constitue un axe important dans la politique énergétique nationale. Aussi, l'Etat poursuit la mise en place des moyens institutionnels et financiers, à même d'assurer une pérennité du développement des énergies renouvelables pour préserver les ressources en hydrocarbures du pays et couvrir ses besoins énergétiques sur le long terme. Le programme à moyen terme d'électricité d'origine renouvelable, d'une capacité globale de près de 200 mégawatts (MW), comprend la réalisation de 3 centrales solaires, dont une en voie d'achèvement. En matière de rationalisation de la consommation d'énergie, le secteur prévoit le renforcement du programme de maîtrise de l'énergie, qui comprend notamment une introduction plus significative de la lampe basse consommation (LBC) au niveau des ménages, la promotion du chauffe-eau solaire, ainsi que la réalisation de logements à haute performance énergétique. Les perspectives à moyen terme de la branche des mines font ressortir une forte croissance de la production, notamment pour le phosphate et le fer. Dans son intervention, à l'issue de l'évaluation du secteur, le président de la République a relevé que la récente crise économique et ses effets sur les cours internationaux des hydrocarbures a, de nouveau, mis en évidence la spécificité de notre économie essentiellement de cette ressource naturelle. "Nous devons donc investir davantage d'efforts et de ressources dans la valorisation de nos potentiels en hydrocarbures en intensifiant les efforts de recherches et d'exploration à travers le pays. Le développement des énergies nouvelles et renouvelables, doit aussi mobiliser fortement notre attention, et j'en attends la présentation d'un véritable programme d'action, tout en précisant, dès à présent, que les propositions qui en seront retenues bénéficieront d'un appui financier public approprié", a déclaré le chef de l'Etat. Le président de la République a, aussi, demandé une réévaluation des projets d'industries pétrochimiques, en tenant compte de leur capacité à générer une industrie en aval, et de la valorisation la meilleure de la rente gazière disponible, insistant, en outre, sur la poursuite de efforts publics de raccordement des foyers ruraux au réseau électrique et au gaz naturel. Abordant la politique minière, le chef de l'Etat a relevé les progrès accomplis dans ce domaine ces dernières années, dans la mise en place d'un groupe national d'exploitation minière et la création d'un établissement supérieur de formation minière, indiquant que nos efforts doivent être renforcés dans ce domaine. "Nous devons relancer fortement la prospection de nos richesses minières qui est une mission de service public. Nous devons aussi mobiliser des financements nationaux et encourager l'apport de partenaires extérieurs de haut niveau, pour l'exploitation de nos importantes réserves de fer et de phosphate, par exemple. En un mot, nous devons exploiter rationnellement notre potentiel minier pour ce qu'il offre comme emploi, ce qu'il générera comme activités en aval, et ce qu'il représentera comme apport à nos exportations", a ordonné le président de la République. Par ailleurs, le chef de l'Etat a saisi l'occasion de l'examen de ce secteur économique à forte valeur ajoutée, pour instruire les membres du gouvernement de veiller à la valorisation des entreprises publiques ou mixtes chacun dans son domaine de compétence. "Cette responsabilité qui ne saurait souffrir d'aucune exception, nécessite que le développement de l'entreprise et l'usage de ses ressources soient étudiés et agréés par son actionnaire, l'Etat. De la même manière, la sauvegarde de la viabilité de l'entreprise publique commande que son produit soit rémunéré objectivement pour lui éviter des difficultés financières, et pour repousser les trafics et contrebande nourris par des prix sous évalués", a conclu le président de la République.