Les banques centrales africaines ont été appelées, jeudi à Dakar, à assumer pleinement leur rôle de régulateurs financiers pour "prévenir d'éventuelles crises futures ou en minimiser les effets dévastateurs" sur les économies en Afrique. Cet appel a été lancé par les intervenants à l'ouverture des réunions annuelles de l'Association des banques centrales africaines (ABCA) prévues sur deux jours dans la capitale sénégalaise, en présence des 39 pays membres de l'ABCA dont l'Algérie, qui participe avec une délégation conduite par le Gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksassi. Pour le président de l'ABCA, Masangu Mulongo, le besoin est tellement pressant que les banques centrales africaines œuvrent pour la mise en place de "dispositifs efficaces de régulation des systèmes financiers, de surveillance et de détection des facteurs de vulnérabilité". Soulignant l'importance de promouvoir "les pratiques saines de gestion des risques", M. Mulongo a indiqué que le processus d'intégration monétaire en Afrique demande "la mise en œuvre de mécanismes de stabilisation qui assurent au système financier un fonctionnement et un développement harmonieux". Après avoir rappelé les conséquences de la récente crise financière mondiale et "l'incidence négative de l'instabilité financière sur la croissance et le processus de convergence macroéconomique des pays africains", le financier congolais a évoqué la mission des banques centrale qui est celle de "garant de la stabilité monétaire et celle de promoteur de la stabilité financière". De son côté, le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), Philipe-Henry Dacoury-Tabley, qui s'apprêtait à prendre la présidence de l'ABCA, a constaté que les dernières évolutions enregistrées au plan mondial, notamment la récente crise financière, ont mis en relief "l'importance de la stabilité macroéconomique et d'assurer la prospérité économique". Selon M. Dacoury-Tabley, les débats prévus lors de cette rencontre permettront d'examiner "les interactions entre la stabilité financière et la politique monétaire", et les participants se pencheront, en outre, sur "les perturbations que connaissent les marchés des capitaux africains, à la suite des turbulences qui ont affecté les marchés financiers internationaux". Le symposium, prévu à la faveur des réunions de l'ABCA, sera une occasion pour "analyser en profondeur les faiblesses de nos marchés financiers, auxquels nous voulons assigner de plus en plus un rôle de premier plan dans le financement de nos économies", a-t-il expliqué. Le symposium se tient, rappelle-t-on, sous le thème "Rôle des banques centrales africaines dans la régulation et la stabilité du système financier". Le choix de ce thème a été dicté par "les leçons qu'il convient de tirer de la récente crise financière internationale", ont indiqué les organisateurs. "Sur toutes ces questions, aussi importantes les unes que les autres, je suis certains que nous aurons des débats féconds qui nous permettront de mieux repositionner les banques centrales africaines dan la régulation et la stabilité du système financier", a notamment dit le responsable de la BCEAO. Intervenant pour sa part, le Premier ministre sénégalais, Souleymane Ndéné Ndiaye, a affirmé que les actions menées par les banques centrales pour soutenir les économies et les trésors publics en difficulté ont "limité les incidences directes de la crise économique et financière". Quant au représentant de la Commission de l'Union africaine, commissaire aux affaires économiques, Maxwell Mkwezalamba, il a appelé les responsables des banques africaines à aider les dirigeants du continent afin d'atténuer l'impact de la crise mondiale sur les économies africaines.