Le système bancaire en Algérie n'a pas été directement affecté par le choc externe inhérent à l'intensification de la crise financière internationale en 2008, parce que «faiblement» exposé aux risques de marchés financiers internationaux, a indiqué hier le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksassi, qui participe, à la tête d'une délégation, à la réunion annuelle de l'Association des banques centrales africaines (ABCA) à Dakar. Le gouverneur de la Banque d'Algérie a rappelé que la contribution de l'Etat à l'assainissement patrimonial des banques publiques et à la mise à niveau de leurs fonds propres a «renforcé la base de la stabilité financière», ajoutant que de plus, le système bancaire est en excès structurel de liquidités depuis 2002, pendant que «les banques restent le principal pourvoyeur de financement à l'économie en contexte de marchés financiers peu développé».Pour M. Laksassi, les autres indicateurs montrent «une solidité accrue» du système bancaire au cours de la seconde moitié des années 2000 où l'excès de liquidités est resté persistant, malgré la relative contraction en la matière en 2009 sous l'effet du choc externe. Après avoir souligné l'amélioration «progressive» de la rentabilité des banques, il évoquera «le renforcement du cadre de la politique monétaire» en cohérence avec les développements récents du cadre opérationnel de la politique monétaire au niveau international suite à la crise financière. Pour leur part, les participants à la réunion de l'ABCA ont appelé les banques centrales africaines à assumer pleinement leur rôle de régulateurs financiers pour prévenir d'éventuelles crises futures ou en minimiser les effets dévastateurs sur les économies en Afrique. Cette rencontre, dont les travaux ont commencé jeudi dernier, a vu la participation de 39 pays membres de l'ABCA, dont l'Algérie. Pour le président de l'ABCA, Masangu Mulongo, le besoin est tellement pressant que les banques centrales africaines œuvrent pour la mise en place de «dispositifs efficaces de régulation des systèmes financiers, de surveillance et de détection des facteurs de vulnérabilité». M. Mulongo a indiqué que le processus d'intégration monétaire en Afrique demande «la mise en œuvre de mécanismes de stabilisation qui assurent au système financier un fonctionnement et un développement harmonieux». Le financier congolais a aussi évoqué la mission des banques centrales qui est celle de «garant de la stabilité monétaire et celle de promoteur de la stabilité financière». De son côté, le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), Philipe-Henry Dacoury-Tabley, qui s'apprêtait à prendre la présidence de l'ABCA, a constaté que les dernières évolutions enregistrées au plan mondial, notamment la récente crise financière, ont mis en relief «l'importance de la stabilité macroéconomique et d'assurer la prospérité économique».Le symposium se tient sous le thème «Rôle des banques centrales africaines dans la régulation et la stabilité du système financier.» Le choix de ce thème a été dicté par «les leçons qu'il convient de tirer de la récente crise financière internationale», ont indiqué les organisateurs. R. E.