Les épidémies de choléra qui sévissent actuellement au Nigeria et au Cameroun révèlent une recrudescence de la maladie dans le monde, a estimé une experte de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). "Au nord du Nigeria, nous avons recensé 837 cas, dont 30 décès, depuis mi-juin, et au Cameroun 2.849 cas, dont 222 décès, depuis mai", a expliqué Claire-Lise Chaignat, coordinatrice du groupe spécial de lutte contre le choléra de l'OMS. "Les taux de létalité liés au choléra dans ces pays, 3,6% au Nigeria et 7,8% au Cameroun, sont trop élevés par rapport au seuil de 1% habituellement toléré", s'est-elle inquiétée. Actuellement, "la maladie progresse de part le monde", a averti l'experte de l'OMS, qui ne dispose pas de statistiques pour 2010. La progression de la maladie dans le monde est liée en partie au réchauffement climatique, estime encore la responsable de l'OMS. Le germe survit en effet dans une eau saumâtre à 37-38 degrés et sans trop de soleil. Environ 120.000 personnes meurent chaque année du choléra, selon les estimations de l'OMS. Au Cameroun, 86,3% des cas de choléra enregistrés dans l'Extrême-Nord du pays sont aujourd'hui guéris, a déclaré le ministre la Santé publique, André Mama Fouda. Le choléra est une maladie qui se transmet par l'eau mais aussi par les aliments, si on a été en contact avec des eaux usées. Après une courte période d'incubation, il entraîne diarrhées et vomissements, puis une déshydratation qui peut être fatale faute de soins. Le décès peut subvenir en quelques heures.