le président Blaise Compaoré, médiateur dans la crise guinéenne, a invité les deux candidats pour la présidentielle en Guinée, à se rendre mercredi à Ouagadougou, pour discuter des "conditions dans lesquelles se déroulera le deuxième tour du scrutin prévu le 19 septembre", a-t-on appris mardi à Dakar. Les deux vainqueurs pour le second tour, en l'occurrence, Cellou Dalein Diallo du parti de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et Alpha Condé du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), avaient chacun de son côté des avis différents sur l'initiative du Premier ministre de modifier le code électoral. Selon des médias, les entretiens avec le médiateur, qui a rencontré auparavant le président guinéen par intérim, le général Sékouba Konaté, seront mis à profit pour mettre fin aux "malentendus" qui entourent les prérogatives, en matière d'organisation du scrutin, de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et du ministère de l'Administration du territoire et des affaires politiques (MATAP). Le chef du gouvernement de transition, M. Jean-Marie Doré, a préparé un projet de modification de la constitution et du code électoral à la veille du deuxième, provoquant des craintes de "perturbation du processus électoral". Dans sa réaction, la CENI a réitéré son attachement à ses prérogatives, au moment où le gouvernement sa battait pour "définir davantage le rôle dévolu au ministère de l'Administration du territoire et des affaires politiques (MATAP)". Néanmoins, ce différent ne pourrait en aucun cas empêcher la tenue du second tour fixé au 19 septembre malgré le peu d'empressement affiché par le Premier ministre, accusé par la société civile plusieurs partis politique de "vouloir le plus longtemps possible à la tête du gouvernement de transition". En effet, le général Konaté, en visite à Ouagadougou, n'avait pas laissé l'ombre d'un doute autour de cette question, en déclarant que le second tour de l'élection présidentielle aura bel et bien lieu le 19 septembre 2010". Le général Konaté a été affirmatif en soulignant que les récentes propositions de réformes du Premier ministre Jean-Marie Doré "ne pourraient remettre en cause" le scrutin du 19 septembre, ajoutant, par ailleurs, qu'"il compte une fois de plus sur l'implication du président Compaoré". Ces déclarations ont rassuré la classe politique et la société civile favorable à la poursuite du processus électoral et la tenue du deuxième tour de la présidentielle en Guinée. Selon des partis politiques notamment ceux soutenant le candidat Cellou Dalein Diallo (UFDG), l'actuelle constitution garantit "une transition paisible" visant à mettre fin à la crise politique et rétablir l'ordre constitutionnel dans le pays. La CENI qui a bénéficié d'un soutien européen de 200 mille dollars, se trouve actuellement en pleine campagne d'information et de sensibilisation couvrant tout territoire national, pour mieux organiser et superviser le deuxième tour. Il est à rappeler que la Guinée est plongée dans une crise politique depuis la prise du pouvoir par une junte militaire en décembre 2008. En vue d'une issue consensuelle à cette crise, une période de transition a été décrétée et confiée à un gouvernement d'Union dirigé par un Premier ministre issu de l'opposition, en l'occurrence Jean-Marie Doré. Ce dernier ne cessait, rappelle-t-on, d'affirmer à toutes les parties impliquées que "le passage obligé" pour que le pays renoue avec la stabilité, passe inévitablement par des élections présidentielles "libres, transparentes et crédibles et une restructuration de l'armée".