La Commission électorale nationale indépendante (CENI) en charge de la présidentielle en Guinée semblait lundi décidée de tenir le deuxième tour des élections le 22 août en cours après avoir déposé une requête auprès de la Cour suprême afin de valider cette proposition. L'examen de la demande de la CENI par la Cour suprême est une condition sine qua non pour qu'un décret signé par le président de la transition, le général Sékouba Konaté, puisse officialiser la date de ce deuxième tour qui devrait avoir lieu le 14 août avant son report. Le premier tour de ces élections ayant eu lieu le 27 juin dernier a donné victoire au candidat Cellou Dalein Diallo du parti de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et à Alpha Condé Rassemblement du peuple de Guinée (RPG). Toutefois, le deuxième tour qui devait avoir lieu 14 jours après la proclamation des résultats du premier tour a été reporté sine die afin, a-t-on indiqué, de pouvoir étudier les recours et mobilier les moyens nécessaires notamment financiers en vue d'assurer la réussite des opérations de vote. Selon des sources médiatiques, la proposition de la date du 22 août comme délai du deuxième tour a eu l'aval du candidat Cellou Dalein Diallo qui avait obtenu 43,69% des suffrages exprimés, contre 18,25% pour son concurrent Alpha Condé. Ce dernier insiste sur un report du second tour afin de permettre "la réparation des anomalies" constatées lors du tour précédent, telles que l'"insuffisance des urnes dans certains bureaux de vote" et "l'annulation des suffrages dans certaines villes de la Haute Guinée". Cité par des médias reçus à Dakar, M. Condé ne cesse de déclarer que "la CENI est coupable de nombreux manquements lors du premier tour et qu'elle doit répondre devant la justice". De son côté, Cellou Dalein Diallo a d'emblée accepté la date du 22 août et continue, pour s'assurer une victoire finale, de mobiliser se militants et sympathisants notamment après avoir obtenu le ralliement du candidat Sidya Touré de l'Union des forces républicaines (UFR), accrédité au premier tour de 13,62% de voix. Il est à rappeler qu'en prévision de cette étape décisive pour élire le nouveau président en Guinée, une commission ad-hoc regroupant des représentants du gouvernement, du Conseil national de transition et de la CENI est en passe de "corriger les irrégularités enregistrées lors du vote du 27 juin". Par ailleurs, le médiateur dans la crise guinéenne, le président burkinabé Blaise Compaoré, se rendra mardi à Conakry pour "rencontrer les différents acteurs politiques", ont rapporté des médias. Selon les mêmes sources, le président Compaoré "échangera avec les différents acteurs de la scène politique afin de trouver les voies et moyens de mener le processus électoral à son terme par la tenue du deuxième tour de l'élection présidentielle". Il est à rappeler que sur 4 224 272 électeurs inscrits en Guinée, plus de trois millions ont voté lors du premier tour qui a vu la participation de 24 candidats dont une femme. Intervenant pour mettre "une fin définitive" à une crise politique née du coup de force mené par les militaires en décembre 2008, le scrutin présidentiel viendra couronner une transition politique entamée en janvier dernier avec l'objectif de restituer le pouvoir aux civils.