Face aux risques de dérapage, le médiateur dans la crise guinéenne, le Burkinabé Blaise Compaoré, et le président sénégalais Abdoulaye Wade, tentent de débloquer la situation. La date non fixée du deuxième tour de l'élection présidentielle en Guinée suscite la préoccupation des Guinéens et de la communauté internationale en raison de l'importance de ce scrutin destiné à rétablir l'ordre constitutionnel. En dépit de l'organisation, le 27 juin dernier, de la première manche de cette élection qui devrait couronner une transition politique entamée depuis janvier 2010, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) s'est donné un temps supplémentaire pour fixer un délai pour le second tour du scrutin qui mettra aux prises Cellou Dalein Diallo du parti de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et Alpha Condé représentant le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG). Un avis de la Cour suprême a certes autorisé la CENI à proroger le délai légal qui devait avoir lieu le 4 août courant, soit 14 jours après la proclamation des résultats de la première étape du scrutin, mais le report, considéré comme «une menace pour la transition et la démocratie » et « un danger pour la Guinée », ne fait pas l'unanimité notamment dans la société civile plutôt favorable au déroulement du scrutin dans les temps impartis. Face aux risques de dérapage, le médiateur dans la crise guinéenne, le Burkinabé Blaise Compaoré, et le président sénégalais Abdoulaye Wade, tentent de débloquer la situation. Les deux chefs d'Etat qui ont séjourné à Conakry ont, selon des médias, invité les autorités de la transition et les organismes en charge des opérations de vote à œuvrer pour l'achèvement du processus électoral pour le bien de le Guinée. Réussiront-ils à atténuer les divergences des protagonistes ? Des sources affirment que le président par intérim, le général Sékouba Konaté, est en passe de promulguer un décret relatif à la date du deuxième tour, alors que le Premier ministre, M. Jean-Marie Doré, ne semble pas se presser, privilégiant la recherche de la crédibilité des élections et une « bonne organisation du deuxième tour » pour éviter toute contestation des résultats électoraux. Il est à rappeler que, lors du premier tour, les citoyens et les partis politiques se sont mobilisés pour défendre et préserver « le climat de paix, de sécurité et de cohésion sociale dans l'intérêt supérieur de la nation guinéenne ». Une saine compétition a prévalu dans « le respect des règles démocratiques » et « la tolérance, la non-anticipation des résultats et l'acceptation du verdict des urnes ». Cette expérience sera-t-elle renouvelée ?