Les pourparlers de paix israélo-palestiniens repris formellement, jeudi à Washington, entre le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, après une interruption des discussions depuis 2008, seront suivis par une série de rencontres à partir de la mi-septembre, a fait savoir l'émissaire américain, George Mitchell. Intervenant lors d'un point de presse au moment où se tenait la rencontre bilatérale entre les deux dirigeants palestinien et israélien, M. Mitchell a indiqué qu'au cours de ces rencontres qui vont se tenir toutes les deux semaines par la suite, les deux parties vont chercher à élaborer un "cadre d'accord" afin de réaliser la paix au Proche-Orient. Sur ce point, il est constaté que le prochain round va se tenir avant l'expiration du moratoire sur la construction de nouvelles colonies dans les territoires occupés de Cisjordanie fixé au 26 septembre alors que le reste du cycle de négociations successives interviendra quelques jours après la levée du gel partiel par Israël de ces constructions. Selon les observateurs, étant donné que Netanyahu ait déclaré, il y a quelques jours, qu'il n'avait pas l'intention de renouveler le moratoire alors que M. Abbas avait laissé entendre qu'il se retirera des négociations si les actions d'implantation se poursuivaient, cela signifie que les efforts pour aboutir à un compromis sur cette question auront certainement constitué un sujet central de la réunion de Washington. Quant à la teneur des discussions entamées dans la capitale fédérale, M. Mitchell s'est limité à dire que leur contenu devait rester dans un cadre privé et abordé avec la plus grande sensibilité, réitérant que l'objectif est de trouver des solutions aux problèmes principaux des désaccords d'ici à un an et que la réunion de jeudi ne permettait pas une discussion en détail d'un sujet particulier. Avant le tête-à-tête entre Abbas et Netanyahu, la Secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a affiché dans son discours une certaine confiance quant au processus de ce round des négociations de paix directes israélo-palestiniennes, malgré les obstacles qui jalonnent le chemin vers la paix. Assise entre le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans la salle Benjamin Franklin du Département d'Etat, Mme Clinton a souligné qu'en dépit de la méfiance et du scepticisme nés après plusieurs années de conflits et des déceptions, elle restait, toutefois, confiante que les différends entre chacune des deux parties pourraient être résolus d'ici un an: ''Si vous avancez de bonne foi, nous pouvons résoudre tous les sujets essentiels dans le délai d'un an''. ''Nous ne pouvons pas et nous n'allons pas imposer une solution. Vous seuls pouvez prendre les décisions nécessaires pour parvenir à un accord et d'assurer un avenir pacifique pour les peuples israélien et palestinien'', a-t-elle dit, en s'adressant aux deux dirigeants palestinien et israélien tout en leur assurant que les Etats-Unis sont un ''partenaire actif et soutenu'' dans ces pourparlers et que la paix y va dans l'intérêt de la sécurité nationale des Etats-Unis. Dans son intervention, le président Abbas a appelé le gouvernement israélien à aller de l'avant avec l'engagement de mettre fin à toute activité de colonisation et de lever complètement l'embargo sur la bande de Ghaza, rappelant les questions qui restent en suspens: le statut d'El-Qods, les colonies, les frontières, la sécurité, l'eau et la libération des détenus et ce, a-t-il déclaré, ''dans l'objectif de mettre fin à l'occupation des territoires palestiniens qui a commencé en 1967, de créer l'Etat de Palestine qui vit côte à côte avec l'Etat d'Israël, et d'apporter la paix et la sécurité pour les deux peuples et tous les peuples de la région''. De son coté, le premier ministre israélien a prévenu que ''la véritable paix, la paix durable, ne serait atteinte que par des concessions mutuelles et douloureuse des côtés israélien et palestinien'' et que ''cela va impliquer des négociations sérieuses, car il y a de nombreuses questions en litige''. ''Tout comme vous attendez de nous d'être prêts à reconnaître un Etat palestinien comme l'Etat-nation du peuple palestinien, nous attendons de vous d'être prêt à reconnaître Israël comme l'Etat-nation du peuple juif'', a-t-il souligné. Lors de son point de presse, le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, a indiqué que le président Barack Obama s'est dit "encouragé" par le sérieux avec lequel les Israéliens et les Palestiniens ont abordé les négociations directes de paix. Pour les observateurs, après avoir solennellement annoncé la fin de la mission de combat de l'armée américaine en Irak, Barack Obama réussira-t-il là ou tous ses prédécesseurs ont échoué dans le complexe problème du Moyen-Orient?