MONTREAL (Canada) - Le Conseil mondial de l'énergie (CME), a rendu publique, mercredi lors de son 21e congrès dont les travaux se déroulent à Montréal, une feuille de route destinée à contribuer efficacement au développement durable mondial. Selon le CME, l'élaboration de cette feuille de route aiderait à relever les défis fondamentaux liés aux grandes questions énergétiques. Le Conseil s'est dit à cet effet fermement engagé à lutter contre la pauvreté énergétique et à assumer sa responsabilité dans la gestion des risques technologiques et des défis climatiques. Les parties prenantes du congrès ont souligné que les investissements dans les infrastructures énergétiques demeurent très risqués tant qu'une orientation claire et à long terme en matière de prix du carbone émis par l'industrie de l'énergie n'est pas élaborée. "Si un cadre mondial précisant cette orientation en matière de prix du carbone apparaît comme l'instrument le plus efficace pour améliorer la sécurité énergétique, il pourrait cependant être difficile à concrétiser", souligne cependant le CME. Le Conseil suggère à ce propos une approche régionalisée, qui reflète une valeur du carbone cohérente à l'échelle mondiale et qui procure des occasions de croissance continues pour les pays en développement. Cette approche serait une manière pragmatique d'obtenir des avancées d'ici la 16e Conférence de l'ONU sur le climat, qui se tiendra en décembre à Cancun au Mexique, soutiennent les parties de cette Conférence. Par ailleurs, l'organisation note que les technologies à faible émission de CO2, y compris les énergies nouvelles et renouvelables (hydroélectrique, nucléaire, éolienne et solaire, biocarburants, nouvelles technologies potentielles ainsi que captage et stockage du carbone), se développent rapidement et constitueront une partie importante du mix énergétique après 2030. Concernant la lutte contre la pauvreté énergétique, le Conseil a regretté que l'accès à l'énergie qui fait partie intégrante des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) fixés pour 2015 "est sur le point d'échouer de façon inacceptable". "Donner accès à des services d'énergie modernes au 1,5 milliard de personnes qui en sont aujourd'hui privées est une nécessité", ajoute le CME. "L'absence de services énergétiques de base a une incidence sur tous les aspects de la vie des populations défavorisées, depuis les soins de santé jusqu'à l'eau propre, en passant par un logement salubre, l'éducation et la capacité à gagner sa vie", précise-t-il. Selon le Conseil, les communautés rurales représentent 85% des régions pauvres en énergie. Le CME s'est fixé une date allant entre 2030 et 2050 pour gérer la transition énergétique vers les énergies renouvelables qui nécessite un besoin de financement de plus de 20 milliards de dollars d'ici 2030 ainsi que de politiques claires et de cadres réglementaires stables. Des paramètres clé pour la gestion de cette transition s'imposent, souligne encore le CME qui cite en cela les interconnexions entre les infrastructures régionales, et les innovations urbaines en matière d'efficacité énergétique. Les énergies fossiles demeureront en tête de l'offre énergétique dans les décennies à venir, indique le CME qui prévoit que certaines grandes économies continueront de dépendre largement du charbon. Les opportunités offertes par les gisements en eaux profondes, les sables bitumineux, le gaz de schiste et le schiste bitumineux sont nombreuses mais la production de la majorité des formes nouvelles et anciennes d'énergie nécessite de l'eau. Par conséquent, recommande le CME, les infrastructures énergétiques très dépendantes de l'eau doivent faire l'objet d'une planification et d'une exploitation stratégiques.