Une année environ après les discussions de Copenhague sur le climat, achevées sur un échec, le Congrès mondial de l'énergie (CME) de Montréal veut relancer le débat sur le climat et l'énergie. La date de la tenue du 21e CME, dont l'ouverture des travaux est prévue en fin de journée au palais des congrès de la métropole du Québec, se trouve à mi-chemin entre les discussions qui ont eu lieu à Copenhague en décembre 2009 et la suite du processus de la conférence des Nations unies sur le climat prévu à Cancun (Mexique) en décembre. L'enjeu pour les quelque 3.000 délégués qui vont participer aux travaux de cette rencontre de cinq jours est de rapprocher les points de vue entre pays afin de poursuivre le processus des négociations de Cancun. Trois grands autres enjeux entremêlés, constituant de véritables préoccupations pour les pays et les gouvernements vont être discutés lors de cette rencontre. Il s'agit de la sécurité de l'approvisionnement en énergie, des conséquences du développement de la consommation de l'énergie sur l'environnement et de la réduction des inégalités en matière d'accès à l'énergie, sujet fortement ressorti à Copenhague. Selon des participants, le débat sera, en effet, axé sur la sécurité de l'offre et sur les moyens d'accès à l'énergie pour tous les pays qui ont des ambitions de croissance économique, dans des conditions compatibles avec cette croissance. Cependant, constatent-ils les pays en développement qui ont des objectifs de très forte croissance priorisent la croissance et refusent de payer un surcoût pour réduire leurs émissions de Co2, alors que les économies avancées ont déjà connu ce développement dans le passé. La Chine et l'inde par exemple seront responsables de plus de la moitié de la croissance de la demande en énergie d'ici 2030, selon un rapport de l'Agence international de l'énergie. Le débat sur la réduction des inégalités d'accès à l'énergie entre pays développés et pays en développement sera chaud. Ces derniers revendiquent en contrepartie de la réduction d'émission de gaz à effet de serre un transfert de technologie et de ressources afin d'accroitre l'utilisation des énergies propres et partant diversifier leur bouquet énergétique. La question de la pauvreté énergétique à ce propos devrait aussi animer les discussions du CME, car l'accès à l'énergie constitue un aspect fondamental du développement économique. Des 6,7 milliards d'habitants que compte aujourd'hui la planète, plus d'un cinquième, soit 1,5 milliard de personnes, n'ont toujours pas accès à l'électricité. Si les investissements demeurent à leur niveau actuel, en 2030, ce nombre ne diminuera qu'à 1,4 milliard, prévient la Banque Mondiale (BM) dans un de ses derniers rapports. Pour donner un accès universel à l'électricité dans les pays en voie de développement d'ici 2030, il faudrait investir 165 milliards par an, préconise-t-elle.